VIDEO. Écolier handicapé menotté à 8 ans. La justice américaine a tranché
EDUCATION•L’enfant de 8 ans avait été menotté pendant 15 minutes par un policier...Thomas Lemoine
L'essentiel
- En 2014, un enfant de 8 ans atteints d’un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité a été menotté pendant 15 minutes par un shérif.
- Le 11 octobre 2017, la justice américaine a estimé que cette appréhension était brutale et anticonstitutionnelle.
- Le shérif, agent de liaison avec les écoles, aurait déjà menotté une vingtaine d’enfants.
Le 11 octobre 2017, la justice américaine a estimé qu'« un enfant de 8 ans, non armé, pesant 24 kg, ne pouvait guère être considéré comme une menace physique » à l’encontre d’un policier et par conséquent qu’il ne devait pas être menotté.
C’est pourtant ce qu’avait fait le shérif Kevin Sumner intervenant dans l’école primaire Latonia, comté de Kenton, au Kentucky, fin 2014.
Les poignets de l’enfant étant trop fins, le policier avait choisi de fixer les menottes au-dessus des coudes. La vidéo avait créé l’émoi aux États-Unis. L’union pour les libertés civiles (ACLU) avait saisi les tribunaux.
Pour le policier, l’enfant « se mettait et mettait d’autres personnes en danger »
Selon l’ACLU, le petit garçon a été menotté pendant 15 minutes. Il avait été confiné dans le bureau du directeur adjoint après de vifs échanges avec d’autres écoliers. Après l’arrivée de Kevin Sumner, l’enfant aurait tenté de le frapper avec son coude. L’avocat du policier, Robert Sanders, a expliqué que son client avait utilisé cette méthode parce que l’enfant « se mettait et mettait d’autres personnes en danger, et c’est ce que son manuel dit de faire ».
Il a ajouté que son client, un ancien enseignant devenu policier, était « l’un des agents de liaison [du bureau du shérif avec les écoles] les mieux entraînés du Kentucky ». « Il est entièrement dévoué aux enfants, aux écoles et à l’éducation. » L’ACLU précise que le shérif aurait déjà menotté une vingtaine d’enfants. Selon l’US Department of Education, 12 % des écoliers du public souffrent de handicap et 75 % d’entre eux subissent des mesures de contentions physiques.