VIDEO. Las Vegas: Sécuriser un concert en plein air, mission impossible avec un tireur à 400 mètres
SECURITE•La fusillade qui a fait 59 morts et plus de 500 blessés constitue un risque d'un nouveau genre...Philippe Berry
Après Nice, les blocs de béton ont fait leur apparition un peu partout en centre-ville. Après le Bataclan et Manchester, les salles de concerts ont ajouté des portiques de sécurité et interdit les sacs à dos. Mais après le massacre de Las Vegas, les autorités font face à un casse-tête : comment sécuriser un concert en plein air quand la menace vient de l’extérieur ? Perché au 32e étage du Mandalay Bay, Stephen Paddock a commis la fusillade la plus meurtrière de l’histoire américaine moderne, faisant 59 morts et plus de 500 blessés. Et il était situé à près de 400 mètres de distance du festival de musique country.
Comment réagir dans une telle situation
De l’avis de nombreux experts, être mentalement préparé et savoir comment réagir à l’avance peut être la différence entre la vie et la mort, pour éviter d’être tétanisé. Le problème, c’est que l’habituel conseil « duck and cover » (s’accroupir et s’abriter) pour réduire la surface corporelle exposée ne s’applique pas forcément quand un tireur est situé à 100 mètres de hauteur et qu’il tire dans la foule en contrebas.
« C’est la confusion, vous ne savez pas d’où les tirs viennent », explique le capitaine de police Daniel Morgalo au Miami Patch. Dans les vidéos partagées par les autorités, même les policiers n’arrivent pas à déterminer l’origine des tirs.
C’est finalement l’alarme incendie provoquée par la fumée des armes qui a permis de localiser la chambre Stephen Paddock. Pour Daniel Morgalo, « mieux vaut bouger rapidement et de manière erratique », en courant en zigzags jusqu’à ce que l’on soit hors de danger.
Des drones armés pour sécuriser un périmètre extérieur ?
Les organisateurs du Route 91 Harvest festival avaient pris toutes les précautions d’usage. « C’est un scénario cauchemar. Il n’y avait malheureusement pas grand-chose de plus à faire », indique à Variety l’expert en sécurité des stades Chris Robinette. Lors d’un événement comme une investiture présidentielle, des snipers sont placés sur les toits environnants, mais une telle mesure n’est pas réaliste pour les milliers de rencontres sportives et de concerts en plein air qui se déroulent chaque année. Les autorités considèrent cependant d’autres méthodes, comme de positionner des drones armés dans les airs.
La France également concernée par cette menace
Avec de nombreux stades, surtout de base-ball, situés en centre ville à proximité de gratte-ciels, les Etats-Unis sont particulièrement exposés au risque d’un tireur perché. Stephen Paddock avait, semble-t-il, effectué des repérages au Fenway Park de Boston et réservé une chambre surplombant le festival Lallapalooza cet été.
La France n’est pas à l’abri face à une telle menace. De nombreux événements sportifs et culturels en plein air se déroulent à moins de 400 mètres d’immeubles résidentiels ou d’hôtels. Dans notre pays, un déséquilibré peut, certes, difficilement se procurer 33 fusils semi-automatiques comme Stephen Paddock l’a fait en moins d’un an sans éveiller les soupçons aux Etats-Unis. Mais les terroristes de Daesh ont malheureusement déjà prouvé qu’ils étaient capables de circuler en Europe avec des Kalachnikovs.