Algérie: Une directive polémique sur les migrants retirée par les autorités
FAKE OFF•L’accès aux bus et taxis couvrant de longues distances était retiré aux «migrants illégaux»…M.Co.
L'essentiel
- Une directive publiée par des autorités algériennes interdisait aux chauffeurs de bus et de taxis de transporter des «migrants illégaux.»
- Pour plusieurs sites Internet, avec cette directive, l’Algérie «vient d’interdire aux Noirs de prendre les transports en bus et taxi.»
- Les autorités ont présenté leurs excuses pour la publication de cette directive.
C’est une affaire qui a fait beaucoup de bruit en Algérie. Le quotidien francophone El Watan y a même consacré un édito. Le scandale est venu d’une directive diffusée par les autorités de la wilaya (division administrative) de Mostaganem, dans le nord ouest du pays.
Dans ce document, qui émane de la direction des transports, les chauffeurs de bus et de taxis de longs trajets sont informés qu’il leur est désormais interdit de transporter des « migrants illégaux ». Ceux qui contreviendraient à cette règle se voient menacer de « retrait de permis de transport. »
La directive ne mentionne pas explicitement les « Noirs », mais les « migrants illégaux »
La directive, datée du 24 septembre, a immédiatement fait réagir sur les réseaux sociaux. Des internautes ont dénoncé un texte qui vise selon eux les migrants originaires d’Afrique subsaharienne.
aPlusieurs sites francophones ont repris l’information. Selon ces sites, avec cette directive, l’Algérie « vient d’interdire aux Noirs de prendre les transports en bus et taxi. ». Cependant, la directive ne mentionne pas explicitement les « Noirs », mais les « migrants illégaux. »
Quatre jours plus tard, le 28 septembre, face à l’ampleur de la polémique, la direction des transports de Mostaganem a présenté ses excuses, indiquent le HuffPost Maghreb et les Dernières infos d’Algérie. Les fonctionnaires ont indiqué qu’il s’agissait d’une « erreur. »
Plus de 100.000 migrants en Algérie selon les associations
El Watan et le HuffPost Maghreb n’hésitent pas à parler de « délit de faciès » ou de « chasse au faciès » pour qualifier cette directive. Le Monde rappelle qu’un millier de migrants subsahariens ont été expulsés du territoire algérien en décembre. Cet été, les déclarations de plusieurs personnalités politiques de premier plan sur les migrants ont créé des remous. Il y aurait 100.000 migrants en Algérie selon les associations, un chiffre qui peut être difficilement confirmé.
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