COREE DU NORD«Une question de temps» avant que Pyongyang ne puisse menacer les USA

Corée du Nord: Pour l'instant, la tension est «plus politique que militaire», selon l'armée américaine

COREE DU NORDLe chef d'état-major américain a livré ses analyses devant la Commission des forces armées du Sénat...
M.C.

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L'essentiel

  • Ce n’est « qu’une question de temps » avant que la Corée du Nord ait la capacité technologique de menacer les Etats-Unis avec un missile nucléaire, selon le général Dunford.
  • Pour lui, l’atmosphère « chargée » entre les deux pays reste cependant davantage politique que militaire.

Les relations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord sont tendues actuellement, mais cette atmosphère « chargée » reste davantage politique que militaire, a assuré mardi le chef d’état-major américain, le général Joe Dunford, soulignant néanmoins les progrès technologiques réalisés par Pyongyang.

« L’espace politique est clairement très chargé à l’heure actuelle, mais nous n’avons constaté aucun changement dans la position des forces nord-coréennes », a-t-il indiqué au cours d’une audition devant la Commission des forces armées du Sénat américain. Questionné par les sénateurs sur la capacité nord-coréenne a atteindre les Etats-Unis avec un missile balistique intercontinental, il a estimé: «C'est peut-être dans 3 mois, ou dans 6 mois, ou dans 18 mois, quoi qu'il en soit, c'est bientôt» et appelé à «se conduire comme si ce n'était qu'une question de temps».

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« Nous observons cela avec beaucoup d’attention », a souligné le général Dunford, questionné par le sénateur républicain John McCain sur les tensions avec le régime de Pyongyang. « Compte tenu des déclarations échangées par les dirigeants des deux pays, compte tenu de notre opération aérienne sur la côte et compte tenu de la réponse d’hier qui pourrait provoquer une réaction des Nord-Coréens », a-t-il ajouté.

Craintes d’un affrontement accidentel

Le président américain a menacé la semaine dernière devant l’Assemblée générale de l’ONU de « détruire totalement » la Corée du Nord. Il avait aussi qualifié Kim Jong-Un « d’homme-fusée » embarqué dans une « mission suicide ». Kim Jong-Un s’est de son côté livré à une attaque personnelle contre le président américain, accusé d’être « un gâteux mentalement dérangé ».

Les tensions ont atteint un nouveau sommet lundi, quand Pyongyang a accusé Washington de lui avoir « déclaré la guerre ». Les craintes d’un affrontement accidentel - alors que les nerfs sont à vif - sont d’autant plus fortes, notamment en Asie, que, pour montrer qu’ils disposent d’options militaires face aux ambitions nucléaires de Pyongyang, les Etats-Unis ont fait voler durant le week-end des bombardiers stratégiques près des côtes nord-coréennes. La Corée du Nord s’est déclarée prête à les abattre à l’avenir.

« Soutien total à la campagne de pression économique et diplomatique »

« Nous avons évidemment positionné nos forces pour répondre à une éventuelle provocation ou un conflit », a répondu le général Dunford. « Nous avons aussi pris les mesures adéquates pour protéger nos alliés - les Sud-Coréens, les Japonais -, nos forces ainsi que les ressortissants américains dans la région. Mais ce que nous n’avons pas constaté, c’est une activité militaire qui refléterait l’atmosphère politique chargée que vous décrivez ».

Comme d’autres hauts responsables américains, le chef d’état-major a mis l’accent sur les efforts diplomatiques, soulignant que la Chine a un rôle important à jouer pour convaincre le régime de Pyongyang, dont elle est le principal allié, de renoncer à l’arme nucléaire.

« La dimension militaire à l’heure actuelle est un soutien total à la campagne de pression économique et diplomatique menée par le secrétaire d’Etat » Rex Tillerson, a-t-il déclaré. Mais c’est aussi de « dire clairement que le président a des options militaires disponibles si la campagne de pression économique et diplomatique échoue ». « Nous pensons qu’il est important que la Corée du Nord le comprenne. Nous pensons aussi qu’il est important que la Chine le comprenne », a-t-il ajouté. « Je suis allé moi-même en Chine à la mi-août (…) pour transmettre ce message aux dirigeants chinois ».