Brexit: La grosse facture de Londres au coeur des divergences
NEGOCIATIONS•Ca coince dans les négociations du Brexit à propos de la question explosive de la facture de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne...20 Minutes avec AFP
Dialogue de sourd entre le Royaume-Uni et l’Union européenne dans les négociations du Brexit. Les deux parties se rejettent mutuellement la responsabilité des faibles progrès enregistrés, notamment sur la question explosive de la facture de sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Européens et Britanniques ont bouclé à Bruxelles un troisième round de discussions, qui avait démarré lundi sous de mauvais auspices, l’UE appelant Londres à « commencer à négocier sérieusement ».
Le négociateur en chef de l’UE, le Français Michel Barnier, a précisé jeudi depuis le siège de la Commission européenne qu’il n’y a eu « aucun progrès décisif sur les sujets principaux » du divorce. Il a souligné les difficultés des discussions autour du « règlement financier » du Brexit.
Demande de flexibilité
Alors que Londres s’impatiente de pouvoir aborder ses accords commerciaux post-Brexit avec l’Union, « nous sommes loin de constater des progrès suffisants pour pouvoir recommander au Conseil européen [les dirigeants des 27] d’engager des discussions sur la future relation entre le Royaume-Uni », a souligné Michel Barnier.
A ses côtés, son homologue britannique David Davis s’est voulu moins négatif. « Nous avons vu quelques progrès concrets », a-t-il déclaré, déplorant toutefois que « l’approche britannique [soit] significativement plus flexible et pragmatique » que celle de l’UE.
Les 27 pays qui resteront dans l’UE ont fixé trois priorités absolues à négocier : la facture que devra honorer le Royaume-Uni en quittant l’Union, le sort des citoyens européens sur le sol britannique et l’avenir de la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.
Ce n’est qu’à condition d’avoir accompli des « progrès suffisants » dans ces domaines qu’ils accepteront de discuter, dans une seconde phase de négociations, de la « relation future » avec le Royaume-Uni, notamment sur le plan commercial.
Londres prêt à payer 40 milliards maximum
Le Royaume-Uni, auquel Bruxelles a plusieurs fois reproché son silence sur la question financière, a présenté pour la première fois cette semaine sa propre analyse juridique de la facture que le pays devra honorer en quittant l’UE, pour respecter des engagements déjà pris.
« Après cette semaine, il est clair que le Royaume-Uni ne se considère pas légalement obligé d’honorer » certains des engagements financiers à long terme que l’UE lui demande de respecter, a regretté Michel Barnier.
Le solde de tout compte que devra verser le Royaume-Uni pour honorer ses engagements financiers au sein de l’UE est officieusement évalué côté européen entre 60 et 100 milliards d’euros, alors que Londres refuserait de payer plus de 40 milliards selon la presse britannique.