VIDEO. La Corée du Nord tire un missile au-dessus du Japon, «une menace grave et sans précédent»
ASIE•Cela fait deux provocations en trois jours pour Pyongyang...M.C. avec AFP
L'essentiel
- Un missile tiré mardi matin par Pyongyang a survolé le nord du Japon, une première depuis 2009, avant de s'abîmer en mer.
- Le Premier ministre japonais et Donald Trump veulent « augmenter la pression sur la Corée du Nord ».
- Une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Corée du Nord se tiendra mardi après-midi à New York.
Kim Jong-un continue de défier la communauté internationale. Mardi, la Corée du Nord a effectué un tir de missile qui a survolé l’île septentrionale d’Hokkaido, provoquant la colère de son voisin japonais et l’organisation en urgence d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, mardi après-midi à New York.
« Le tir inacceptable d’un missile au-dessus de notre pays représente une menace grave et sans précédent et nuit considérablement à la paix et la sécurité de la région », a répondu le Premier ministre Shinzo Abe, promettant de prendre « toute mesure » pour assurer la sécurité de la population.
« Nous devons immédiatement tenir une réunion d’urgence aux Nations unies et augmenter la pression sur la Corée du Nord », a-t-il déclaré plus tard, à l’issue d’un entretien téléphonique d’une quarantaine de minutes avec le président américain Donald Trump. « Accroître la pression : le Japon et les Etats-Unis sont totalement d’accord sur ce point », a-t-il insisté, précisant que Donald Trump avait réaffirmé « le très fort engagement des Etats-Unis, à 100 % aux côtés de son allié japonais », après cette « menace sans précédent ».
Une escalade supplémentaire de la part de Pyongyang
Le « projectile non identifié » a été tiré de Sunan, près de Pyongyang, selon un communiqué de l’état-major sud-coréen qui a précisé qu’il avait été lancé en direction de l’est « et au-dessus » du Japon.
Selon les autorités nippones, le missile, lancé à 5h58 locales (lundi à 22h58, heure française) a survolé à 6h06 le cap Erimo, sur l’île d’Hokkaido et est tombé six minutes plus tard dans les eaux du Pacifique, à 1.180 km à l’est des côtes japonaises, sans causer de dommage à des avions ou des navires dans la zone.
Les forces d’autodéfense japonaise n’ont pas tenté d’abattre le missile, mais le système J-Alert mis en place par le gouvernement a fonctionné et les habitants d’Hokkaido et de 11 autres départements du nord du Japon ont reçu un message les appelant à se mettre à l’abri dans un bâtiment solide ou sous terre.
aSirène et message d’alerte dans le département d’Akita, au nord du Japon
« Pyongyang montre qu’il ne s’est pas dégonflé »
Pyongyang avait déjà tiré trois missiles de courte portée en mer du Japon samedi, après une période d’accalmie, au moment où des dizaines de milliers de soldats américains et sud-coréens participaient à des manœuvres dans la péninsule.
« On aurait dit que la Corée du Nord avait reculé dans un jeu de qui est le plus fort », dit Cha Du-Hyeogn de l’Institut Asan des études politiques de Séoul. « Mais Pyongyang montre que ce n’est pas cela qui se passe. Il montre qu’il ne s’est pas dégonflé et que c’est Washington qui bluffe sans projet concret ».
Le Japon avait déployé le 12 août son système de défense antimissile Patriot Advanced Capability 3 (PAC-3) dans l’ouest de l’archipel. Mardi matin, au moment même où était réalisé le tir nord-coréen, les forces d’autodéfense menaient une Manœuvre militaire similaire sur une base militaire américaine de Tokyo.
Tokyo craint une agression sur son sol depuis qu’en 1998 un missile balistique de moyenne portée avait survolé le nord du pays avant de sombrer dans le Pacifique ouest. Une décennie plus tard, en 2009, un projectile nord-coréen était passé au-dessus du territoire japonais, sans incident, mais suscitant une vive réaction de Tokyo.