Un pilote d'EasyJet, consommateur d'ecstasy, écope de 12 mois de prison avec sursis
JUSTICE•Il a été reconnu coupable de «mise en danger de la vie d'autrui» et il lui est interdit définitivement d'exercer sa profession...M.P. avec AFP
Il avait fait « n’importe quoi » pendant l’atterrissage, à cause de l’ecstasy consommé la veille : un pilote de la compagnie aérienne EasyJet, âgé de 49 ans et ancien trader, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis ce vendredi.
Le tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) l’a reconnu coupable de « mise en danger de la vie d’autrui », et lui a interdit définitivement d’exercer sa profession. Une peine supérieure à celle requise par le parquet, qui réclamait huit mois avec sursis. Le pilote était client d’un petit réseau francilien de cocaïne. Ses quatre membres, également jugés vendredi, ont écopé de peines allant de six mois avec sursis à trois ans ferme.
Un pilote habitué à manœuvrer un Airbus 320 de 180 places
Lors de l’enquête, la police judiciaire du Val-de-Marne avait mis sur écoute une vendeuse et était tombée sur une conversation surprenante. L’aviateur, habitué à piloter un Airbus 320 de 180 places, s’était plaint des effets secondaires d’un cachet d’ecstasy offert par sa dealeuse. Il avait croqué un tiers de la pilule, la veille d’un vol en mai. Mais le lendemain vers 18 heures, frayeur lors de l’atterrissage à l’aéroport d’Orly. « J’avais des petites sueurs. (…) Je ne me suis pas senti très bien, j’ai fait n’importe quoi sur une approche », s’inquiétait le pilote sur l’enregistrement, lu à l’audience.
Une confidence qui pousse la police à l’interpeller avec les membres du réseau fin juin. « J’étais persuadé que les effets secondaires seraient limités à deux heures après la prise », s’est défendu le client à la barre.
« Physiquement, vous n’êtes pas aussi bon qu’un pilote qui n’aurait rien consommé »
Cocaïne, ecstasy, MDMA (principe actif de l’ecstasy), cannabis… Ce père de trois enfants a évoqué sa polyconsommation, qu’il entretenait « depuis un an et demi environ », lors de « nuits parisiennes ». Ancien trader, l’homme a regretté une « erreur inexcusable » et a juré laisser passer généralement « deux ou trois jours » avant de piloter, lorsqu’il consommait.
« Physiquement, vous n’êtes pas aussi bon qu’un pilote qui n’aurait rien consommé. C’est une réalité, ça s’appelle l’addiction », a lâché la procureure. « Vous étiez en train de sombrer et il était temps que ça s’arrête. » « J’ai pris la pleine mesure de tout ça en arrêtant toute consommation », a assuré le prévenu. Depuis, il se fait soigner.