MEDIASVIDEO. Fox News accusée d'avoir propagé une fake news à la demande de Trump

VIDEO. Fox News accusée d'avoir propagé une fake news à la demande de Trump

MEDIASUn consultant accuse la chaîne d'avoir inventé ses citations pour donner du crédit à la conspiration liant la mort d'un employé du parti démocrate à WikiLeaks...
Philippe Berry

P.B. avec AFP

L'essentiel

  • Fox News a publié en mai un article propageant une rumeur infondée liant la mort d'un employé du parti démocrate à WikiLeaks.
  • Un consultant de la chaîne l'attaque en justice et l'accuse d'avoir inventé ses citations.
  • Selon lui, Donald Trump en personne aurait donné son feu vert à la publication pour faire diversion en pleine polémique sur le limogeage du directeur du FBI.

L’affaire n’est pas sans ironie. Alors que Donald Trump accuse régulièrement CNN, le New York Times et le Washington Post de publier des « fake news », la chaîne conservatrice Fox News a été assignée au tribunal, mardi, par l’un de ses consultants qui l’accuse d’avoir publié de fausses informations défavorables aux démocrates. Surtout Rod Wheeler affirme que le président américain en personne aurait donné son feu vert à la publication de l’article, pour détourner l’attention de la polémique sur le limogeage du directeur du FBI James Comey. Mardi, la porte-parole de la Maison Blanche a formellement démenti, mais l’avocat qui représente le consultant de Fox News cherche à obtenir une déposition officielle de Donald Trump.

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Citations inventées

Consultant pour la chaîne sur les questions de sécurité, police et justice, Rod Wheeler affirme que Fox News a monté de toutes pièces une histoire autour de l’affaire Seth Rich, employé au sein du comité national du parti démocrate (DNC), qui a été tué par balles mi-juillet 2016 non loin de son domicile de Washington.

Le Web conservateur s’est aussitôt enflammé, et une folle théorie du complot est née. Selon cette dernière, Seth Rich aurait fourni à WikiLeaks les emails du parti démocrate et aurait été assassiné pour étouffer l’histoire. La police de Washington a formellement démenti – Rich n’a échangé aucun email avec WikiLeaks –, le parti démocrate a démenti et les parents du jeune homme ont démenti, dénonçant « l’exploitation » de la mort tragique de leur fils.

Si l’affaire est surtout restée confinée à des coins peu recommandables du Web, Fox News a diffusé mi-mai, sur son site Internet, un article accréditant cette thèse, intégrant des citations de Rod Wheeler, qui affirmait que Seth Rich avait bien transmis des courriers électroniques à Wikileaks et qu’un haut responsable s’attachait à bloquer l’enquête sur cette affaire. L’article a été repris dans l’émission télévisée Fox and Friends et surtout par l’animateur star de la chaîne, Sean Hannity, plusieurs soirs de suite. Fervent supporteur de Donald Trump, Hannity déclare notamment : « Si Seth Rich a bien donné les emails à WikiLeaks, ça démonte complètement le fil narratif de la collusion avec la Russie. »

Rencontre avec Sean Spicer

Quelques jours après avoir mis l’article en ligne, Fox News l’a retiré, expliquant qu’il n’avait pas été soumis à « l’examen éditorial le plus exigeant » et ne respectait pas les « standards » de la chaîne en matière d’information.

Selon Rod Wheeler, la journaliste de Fox News auteure de l’article a travaillé en collaboration avec un autre consultant de la chaîne, proche de l’équipe Trump, Ed Butowsky, également visé par l’assignation. Citant un SMS de Butowsky, Wheeler affirme que Donald Trump lui-même aurait lu l’article avant publication et aurait demandé instamment qu’il soit mis en ligne, quelques heures avant la publication.

Le consultant affirme encore qu’il a été reçu, avec Ed Butowsky, à la Maison Blanche par le press secretary Sean Spicer un mois avant la mise en ligne de l’article pour faire le point. Spicer a confirmé à la radio NPR la rencontre mais jure que le président n’était pas au courant. « Le président n’a pas connaissance de l’histoire et il est complètement faux (de dire) que lui ou la Maison Blanche aient été impliqués », a commenté, mardi, la nouvelle porte-parole de la Maison Blanche Sarah Huckabee Sanders.