Affaire russe: Trump a «donné son avis» sur la déclaration trompeuse de son fils
ETATS-UNIS•Alors qu'un intermédiaire avait promis des informations compromettantes sur Clinton, le président pourrait s'être exposé légalement...P.B. avec AFP
Le président américain a « donné son avis comme n’importe quel père » mais n’a pas « dicté » le message controversé comme l'affirme le Washington Post. C’est que qu’a expliqué la porte-parole de la Maison Blanche, mardi, à propos de la déclaration trompeuse publiée par Donald Trump Jr le 8 juillet sur sa rencontre avec une avocate russe, dans laquelle le fils du président avait passé sous silence les « informations compromettantes » sur Hillary Clinton promises dans un email.
Le mois dernier, un avocat du président jurait pourtant que Donald Trump n’avait « pas été impliqué » dans la déclaration. Ce nouvel élément pourrait donc peser dans l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, qui cherche à déterminer si Donald Trump s’est rendu coupable d’obstruction à la justice et/ou de collusion avec la Russie.
Des informations compromettantes promises
Début juillet, le New York Times révèle qu’une rencontre s’est tenue à la Trump Tower, en 2016, entre Donald Trump Jr et une avocate russe. Le fils du président publie alors une déclaration dans laquelle il affirme qu’il a « principalement parlé de la question des adoptions » d’enfants russes avec Natalia Veselnitskaya. Sauf que depuis, ses emails ont révélé que l’intermédiaire qui a organisé la rencontre avait promis « des informations compromettantes » sur Hillary Clinton.
Selon le Washington Post, alors qu’il revenait du G20 à bord d’Air Force One, le 8 juillet, Donald Trump a personnellement « dicté » la déclaration de son fils. Ses conseillers plaidaient pour être aussi transparent et complet que possible sur la rencontre, afin d’éviter des répercussions futures, mais le président ne les a pas écoutés, affirme le quotidien américain.
Implications légales potentielles
Les conseillers du président redoutent désormais que le rôle joué par Donald Trump dans la déclaration de son fils puisse le mettre dans une position juridique dangereuse s’il était prouvé que le président a cherché à camoufler ou à minimiser des contacts inappropriés avec Moscou et/ou à influencer l'enquête. «Rédiger en toute connaissance de cause une fausse déclaration pour une personne qui est un témoin dans une enquête criminelle est un crime. Obstruction à la justice», écrit l'avocat Richard Painter, qui a été le conseiller éthique de George W. Bush.
A lui-seul, cet élément ne devrait pas être fatal à Donald Trump. Mais alors que les révélations continuent de tomber au goutte-à-goutte, le président américain fait face à un risque majeur : que la coupe finisse par être pleine.