Nouvelle purge en Turquie avant l'anniversaire du putsch manqué de 2016
MONDE•Plus de 7.000 policiers, soldats et membres de ministères ont été limogés, vendredi...20 Minutes avec AFP
Erdogan continue son grand ménage. Plus de 7.000 policiers, soldats et membres de ministères ont été limogés en Turquie à la veille des commémorations du putsch manqué du 15 juillet 2016 contre le président. De façon quasi simultanée, le prédicateur Fethullah Gülen, qu’Ankara désigne comme le cerveau du coup d’Etat avorté, dénonçait des Etats-Unis où il vit la « chasse aux sorcières » menée par les autorités turques.
Au total, 7.563 personnes ont été limogées par le biais d’un nouveau décret publié vendredi dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur depuis un an, selon l’agence de presse officielle Anadolu. En outre, les autorités ont dégradé 342 militaires à la retraite, ajoute la même source.
Accusant le prédicateur Fethullah Gülen d’être derrière le putsch, ce que nie l’intéressé, Ankara traque inlassablement ses sympathisants depuis un an : 50.000 personnes ont été arrêtées, plus de 100.000 limogées. En tout, 4.000 magistrats ont été radiés et l’armée turque, la deuxième de l’Otan, est affaiblie, avec le limogeage -jusqu’au décret de vendredi - d’au moins 150 généraux.
Face aux critiques, les autorités turques affirment que des mesures sont nécessaires pour nettoyer les institutions des partisans des réseaux gulénistes.
Commémorations samedi
Session parlementaire extraordinaire, discours nocturne et hommages aux « martyrs » : la Turquie commémore samedi la tentative de putsch. Signe de l’importance historique pour les autorités de la mise en échec du coup d’Etat, les dirigeants et médias désignent cet événement par l’expression « épopée du 15 juillet », narrant à l’envi les « exploits » de ses « héros » et le « sacrifice » de ses 249 « martyrs » décédés.
Des affiches, qui portent le logo de la présidence turque, ont également fait leur apparition ces derniers jours sur les panneaux publicitaires de villes turques montrant des dessins de citoyens confrontant des soldats putschistes. L’un des dessins montre un militaire les mains sur la tête, la détresse se lisant sur son visage, au moment où il fait face à une foule en colère.