VIDEO. Etats-Unis: Trump suscite le scepticisme en souhaitant «aller de l'avant» avec la Russie
ETATS-UNIS•Le président américain a évoqué avec Vladimir Poutine la création d’une « unité de cybersécurité impénétrable » conjointe aux Etats-Unis et à la Russie...N. Se. avec AFP
Tourner la page n’est pas au goût de tout le monde, même de son propre parti. Donald Trump a affirmé dimanche vouloir « aller de l’avant » et « travailler de manière constructive » avec la Russie, suscitant le scepticisme de plusieurs élus américains, qui réclament de nouvelles sanctions après l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine.
Oublier le passé pour se concentrer sur l’avenir
De retour d’un voyage de quatre jours en Europe, au cours duquel il a rencontré pour la première fois son homologue russe Vladimir Poutine, le président américain a plaidé, via son compte Twitter, pour l’ouverture d’un nouveau chapitre des relations russo-américaines, tout en cherchant à préserver une image de fermeté vis-à-vis du président russe.
aPremier gage de cette velléité « constructive », la Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad, et les Etats-Unis sont convenus vendredi à Amman d’un cessez-le-feu en Syrie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il est entré en vigueur dimanche dans trois provinces du sud du pays en conflit depuis 2011.
« Rien ne sera fait », concernant les sanctions imposées à la Russie, « jusqu’à ce que les problèmes ukrainien et syrien soient résolus », a néanmoins averti le président américain, en contrepoint à cette main tendue.
Concernant l’autre dossier qui empoisonne les relations entre la Russie et les Etats-Unis, à savoir l’ingérence russe dans le dernier scrutin présidentiel américain, Donald Trump a également semblé vouloir oublier le passé, pour se concentrer sur l’avenir.
aDans un premier temps, il a assuré avoir « fermement interrogé le président Poutine à deux reprises sur son intervention dans notre élection », ajoutant que le président russe avait « catégoriquement nié ». La Russie a toujours démenti toute ingérence dans le processus électoral de 2016.
La création d’une unité de cybersécurité conjointe avec la Russie très critiquée
Mais Donald Trump a aussi indiqué dimanche sur Twitter avoir évoqué avec Vladimir Poutine la création d’une « unité de cybersécurité impénétrable », apparemment conjointe aux Etats-Unis et à la Russie.
a« Nous voulons nous assurer que nous nous coordonnons avec la Russie », a martelé peu après le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, « que nous sommes concentrés ensemble sur la cybersécurité ».
Une annonce loin de faire l’unanimité. Le sénateur républicain de Floride Marco Rubio trouve cette idée absurde : « Collaborer avec Poutine sur une "unité de cybersécurité" revient à collaborer avec Assad sur une "unité sur les armes chimiques" », a-t-il tweeté.
« Je suis sûr que Vladimir Poutine pourrait être d’une grande aide dans cette initiative », a quant à lui ironisé le sénateur républicain John McCain, sur la chaîne CBS, « dans la mesure où c’est lui qui pirate ». « Il est temps d’aller de l’avant, oui, mais il y a un prix à payer », a-t-il ajouté.
Donald Trump « semble vouloir pardonner à Poutine et oublier », a regretté le sénateur républicain Lindsay Graham, qualifiant l’entretien entre les deux hommes de « désastreux ». « Donc cela renforce ma résolution de soumettre au président Trump des sanctions punissant Poutine ».
Et d’ajouter concernant la création d’une unité de cybersécurité avec la Russie : « Ce n’est pas l’idée la plus stupide que j’ai entendue mais on en est pas loin ». « Il fait du tort à sa présidence en n’acceptant pas le fait que Poutine est un type mauvais qui essaye de saper notre démocratie », a appuyé le sénateur, qui tout républicain qu’il soit, n’en critique pas moins régulièrement Donald Trump depuis la campagne présidentielle.
« Plus vous faites ça », a-t-il mis en garde le président américain, « plus les gens vont être suspicieux sur vos liens avec la Russie. »
Plusieurs enquêtes, dont l’une menée par le FBI, sont en cours aux Etats-Unis concernant des accusations de collusion entre la Russie et des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump. Ce dernier a toujours rejeté ces accusations avec force.