DIPLOMATIELa Chine dénonce une «sérieuse provocation maritime américaine»

La Chine dénonce une «sérieuse provocation maritime américaine»

DIPLOMATIEUn incident fâcheux à quelques heures d'une conversation téléphonique prévue entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping...
N. Se. avec AFP

N. Se. avec AFP

Bisbille entre la Chine et les Etats-Unis. Un navire militaire américain s’est approché dimanche d’une île contrôlée par Pékin en mer de Chine méridionale, suscitant une vive réaction de Pékin à quelques heures d’une conversation téléphonique prévue entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping. Après cette démonstration maritime américaine, le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé « une sérieuse provocation politique et militaire ». En réaction à la présence de ce bâtiment américain, la Chine a envoyé des navires militaires et des chasseurs pour l’éloigner, a déclaré Lu Kang, porte-parole du ministère, dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle Xinhua (Chine nouvelle).

Le navire, le USS Stethem, s’est approché dimanche à moins de 12 milles nautiques de l’île Triton, dans l’archipel Paracel, contestant de facto la souveraineté chinoise sur ce territoire occupé par Pékin, mais également revendiqué par le Vietnam et Taïwan. Cet incident a été qualifié par Washington d'« opération de liberté de navigation ». « La partie chinoise appelle avec force la partie américaine à cesser immédiatement ce genre d’opérations provocatrices qui violent la souveraineté de la Chine et menacent la sécurité de la Chine », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La Chine continuera à prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre sa souveraineté et sa sécurité nationales, a ajouté le porte-parole.

Il s’agit de la deuxième opération américaine de « liberté de navigation » destinée à contester les visées territoriales de la Chine dans cette zone maritime stratégique depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump. La première opération avait eu lieu le 25 mai, dans l’archipel Spratley, plus au sud.

Relation tendue entre les deux pays

Le geste de Washington, à quelques heures d’une conversation entre les présidents des deux pays, semble confirmer un certain raidissement de ses relations avec Pékin, après les efforts de rapprochement exprimés début avril lors du sommet de Mar-a-Lago en Floride entre Donald Trump et Xi Jinping. L’administration américaine a pris la semaine dernière plusieurs initiatives susceptibles de provoquer la colère de Pékin.
Elle a ainsi donné jeudi son feu vert à la vente de 1,4 milliard de dollars d’armes à Taïwan, que la Chine considère comme une de ses provinces et n’a pas renoncé à reconquérir. Jeudi également, Washington a annoncé pour la première fois des sanctions contre une banque chinoise, la Bank of Dandong, accusée d’avoir facilité des transactions au profit de compagnies impliquées dans le développement de missiles balistiques nord-coréens.

Le même jour, le département d’Etat américain a fait part de son inquiétude pour le respect des libertés à Hong Kong, vingt ans après la rétrocession de la ville à la Chine. Mardi, la diplomatie américaine avait également placé la Chine sur sa liste noire du trafic d’êtres humains, au même rang que la Syrie, la Corée du Nord ou le Venezuela. Autant d’initiatives qui contrastent avec la tonalité de la réunion de Mar-a-Lago, et les signes de bonne volonté réciproques manifestés ensuite, par exemple l’annonce à la mi-mai d’un accord sur l’exportation de bœuf et de gaz américains vers la Chine.

Xi Jinping déplore une relations assombrie par «des facteurs négatifs»

Les relations entre Washington et Pékin sont assombries par «des facteurs négatifs», a déploré lundi le président chinois Xi Jinping dans une conversation téléphonique avec son homologue américain Donald Trump, avant de mentionner Taïwan, selon un média d'Etat. «Les relations bilatérales ont été affectées par des facteurs négatifs. (...) Nous espérons que les Etats-Unis pourront traiter correctement les questions relatives à Taïwan en conformité avec le principe d'une seule Chine», a insisté M. Xi, selon la télévision d'Etat CCTV.