La course contre la montre continue. Alors que le chef de la majorité républicaine espère pouvoir organiser un vote d’ici la fin de la semaine sur un projet de loi annulant et remplaçant la réforme de la santé Obamacare, ses soldats refusent – pour l’instant – de serrer les rangs.

Comme lors de l’échec à la Chambre des représentants au printemps, le rapport du budget du Congrès (CBO), publié lundi, a mis de l’huile sur le feu, estimant que 49 millions de personnes seraient dépourvues d’assurance en 2026 si la proposition de loi républicaine entrait en vigueur, contre 28 millions si Obamacare était préservée, soit 21 millions supplémentaires. La pilule serait compliquée à faire passer auprès des électeurs lors des élections de la mi-mandat, fin 2018.

Un coût qui triplerait pour les seniors

Les républicains mettent en avant la réduction du déficit, avec une économie de 321 milliards de dollars pour le gouvernement sur neuf ans. Le problème, c’est que cela serait la conséquence des coupes draconiennes qui frapperaient le budget fédéral de la santé. Du coup, sans aide, de nombreux Américains n’auraient plus les moyens de payer pour une assurance maladie.

Le coût triplerait par exemple pour les plus de 64 ans gagnant 56.800 dollars par an, de 6.800 dollars annuels sous Obamacare à 20.500 dollars avec le projet de loin. Un senior devrait donc consacrer un tiers de son budget à sa santé.

C’est notamment pour cette raison que des sénateurs républicains modérés, comme Susan Collins (Maine) ou Dean Heller (Nevada) ont dit qu’ils voteraient non en l’état. Le problème, c’est que de l’autre côté, d’autres, comme Rand Paul ou Ted Cruz, veulent un texte encore plus drastique. A l’heure actuelle, cinq sénateurs penchent vers un vote non, alors que les républicains, avec une majorité de 52 sièges, ne peuvent perdre que deux voix. Ça ne serait pas un problème pour Frank Underwood dans House of Cards, mais pour Mitch McConnell, le casse-tête s’annonce compliqué à régler.