VIDEO. Mort de Philando Castile: La vidéo dashcam choque l'Amérique

VIDEO. Mort de Philando Castile: La vidéo dashcam choque un peu plus l'Amérique

ETATS-UNISLes nouvelles images ont été diffusées mardi, quatre jours après l'acquittement du policier...
Philippe Berry

Philippe Berry

Les images sont choquantes et 20 Minutes a choisi de ne pas les montrer telles quelles. Mais la vidéo dashcam diffusée par la police du Minnesota, mardi, offre un éclairage supplémentaire sur la mort tragique de Philando Castile, qui avait choqué l’Amérique en 2016, avec son agonie diffusée en direct sur Facebook Live par sa compagne. Et après l’acquittement du policier, décidé à l’unanimité du jury, vendredi, la vidéo a ravivé la colère de nombreux Afro-Américains. La vidéo, extrêmement violente, est disponible ici.

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Un phare cassé

Tout commence comme un banal contrôle routier, à 21h05. Ce que l’on n'entend pas, rappelle le New York Times, c’est que le policier, Jeronimo Ynez, a indiqué sur sa radio que Philando Castile ressemble à une personne recherchée pour un cambriolage. Il mentionne notamment le « nez large » du conducteur.

Au début de l’interaction, le policier est calme et poli. Il explique à Castile qu’il l’a fait se ranger sur le bas-côté car il a un phare arrière cassé, et il lui demande sa carte d’identité et sa carte grise. Ce dernier lui tend alors un document par la fenêtre.

« Monsieur, je dois vous dire que j’ai une arme sur moi »

A 21h05'52, Philando Castile prévient l’agent : « Monsieur, je dois vous dire que j’ai une arme sur moi » pour laquelle cet employé de cantine disposait d’un permis en règle. Le policier répond « OK » calmement mais place sa main sur son pistolet et indique à Castile de ne pas faire de geste en direction de l’arme (« Don’t reach for it »). Trois secondes plus tard, le policier crie « Ne l’attrape pas ! ». « Je ne suis pas en train de le sortir », répond Castile et sa compagne répète la même chose. « Ne L’ATTRAPE PAS ! », hurle le policier, qui décharge son arme à sept reprises. Seulement sept secondes se sont écoulées depuis que Castile a précisé qu’il était armé. « Oh mon Dieu, vous avez tué mon petit copain », se lamente Diamond Reynolds. Philando Castile murmure ces derniers mots : « Je n’étais pas en train de l’attraper ».

L’angle ne permet pas de voir ce que le policier a vu. Quelques minutes après le drame, un collègue a toutefois pris sa déclaration. « Il a attrapé quelque chose de plus large qu’un portefeuille, et je ne savais pas où était son pistolet, il ne m’a pas dit où ce putain de pistolet se trouvait. J’étais nerveux putain », explique Jeronimo Ynez, visiblement sous le choc.

« Lynchage légal »

Devant le jury, le policier a expliqué qu’il « craignait pour sa vie » et qu’il avait senti « une odeur de marijuana » (le rapport toxicologique a confirmé la présence de THC dans l’organisme de Philando Castile). Et après avoir délibéré pendant plusieurs jours sans réussir à se mettre d’accord, les douze jurés – dix blancs et deux noirs – ont finalement acquitté l’officier à l’unanimité. Ce dernier a dans la foulée été licencié par la police de St. Anthony.

La nouvelle vidéo, que le jury a vue pendant le procès, n’a pas calmé les esprits. « Ce n’est pas possible, Jeronimo Ynez ne devrait pas être en liberté », a tweeté l’ancien commentateur de CNN Roland Martin. Shaun King, journaliste du New York Daily News, a, lui, dénoncé « le lynchage légal de Philando Castile ».

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L'association de défense des droits civiques ACLU estime que «la peur irrationelle des hommes noirs ne devrait pas justifier les fusillades de la police». « Mon fils a été assassiné », avait dénoncé sa mère après le verdict. « Le système continue d’être injuste pour les Noirs et il continuera d’être injuste pour vous tous. »