CATASTROPHEVIDEO. Incendie d'une tour à Londres: «C’était vraiment horrible»

VIDEO. Incendie à Londres: «C’était vraiment horrible»... Des témoignages entre stupeur et colère

CATASTROPHETrès marqués par les scènes dont ils ont été témoins lors de l’incendie de la Grenfell tower, des habitants de la tour et des immeubles voisins rapportent les horreurs vues et font éclater, pour certains, leurs colères…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

L'essentiel

  • Des témoins de l’incendie de la Grenfell tower rapportent des scènes très dures ce mercredi matin, à la presse anglaise. Beaucoup ont vu des habitants prisonniers des flammes et n’ayant d’autres choix que de se jeter dans le vide.
  • Mais les premières questions fusent aussi et laissent entrevoir une certaine colère. Pourquoi donc les flammes se sont propagées aussi vite aux 24 étages ?

«C’était vraiment horrible », commence un résident de la Grenfell tower au micro d’une télévision anglaise. Comme pour prévenir de ce qu’il s’apprête à dire. L’homme explique avoir vu « un homme jetant deux de ses enfants dans le vide pour qu’ils échappent en flamme », avant de fondre en larmes. « On a vu trop de choses, on a vu trop de choses », répète-t-il.

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La Greenfell Tower tient tout juste debout ce mercredi. La tour de 24 étages, qui compte 120 appartements,a été ravagé par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi, faisant au moins six morts et 74 blessés, dont 20 aujourd’hui dans un état critique.

Des enfants jetés par la fenêtre

Sur les réseaux sociaux, les témoignages de témoins se multiplient. Il y a ceux qui racontent l’horreur. « J’ai senti du plastique en train de brûler, relate un autre homme, habitant le 9e étage, interrogé par l’AFP. Je me suis dit que c’était quelque chose qui avait été laissé sur la gazinière ou quelque chose comme ça. Je vais à la cuisine et je vois l’incendie, les flammes. (…) J’ai entendu des gens appeler à l’aide, j’ai vu quelqu’un sauter par la fenêtre, un enfant. » D’autres récits racontent les mêmes scènes : « Il y avait une femme qui s’agitait à la fenêtre, qui hurlait, raconte une témoin. Elle faisait comprendre aux gens qu’elle allait jeter son bébé. Donc, elle l’a enroulé dans des draps et l’a jeté par la fenêtre. Un type dans la foule l’a miraculeusement rattrapé. »

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Beaucoup de colère également

Le feu maîtrisé, des habitants de Kensington appellent désormais à organiser la solidarité. Une habitante du quartier se dit prête, elle, à mettre à disposition sa maison. « Je peux prendre six à huit personnes, aussi longtemps qu’ils en auront besoin, précise-t-elle. (…) On peut se rendre utile de multiples façons. Un pound ou deux, une chambre ou deux, un lit pour une nuit… West London est une communauté forte. »

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Mais il y a aussi beaucoup de colère qui couve dans de nombreux témoignages. Beaucoup pointent les défaillances à répétition de l’entreprise responsable de la gestion de l’immeuble et des autorités locales.

« 90 % des résidents ont signé une pétition fin 2015 se plaignant de la mauvaise gestion de l’entreprise responsable de la maintenance de l’immeuble, déplore David Collins, président de l’association des résidents de la tour jusqu’en octobre dernier. » Il y avait beaucoup de motifs d’inquiétude. Cela portait sur l’emplacement des unités de chauffage, sur les accès et la façon dont vous pouviez entrer et sortir. Il y avait aussi des questions sur les éclairages et j’ai entendu que certaines alarmes incendie n’ont pas fonctionné, ce qui ne m’étonne pas".

Pourquoi les flammes se sont propagées aussi vite ?

Un habitant de la tour cherche, lui, à comprendre comment les flammes ont-elles pu se propager aussi vite, « comme du papier ». Il pointe alors la restauration de la tour, en 2016. La Grenfell Tower avait alors profité d’un revêtement de façades. Le résident remet alors en cause la qualité des matériaux utilisés.

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Salah Chebiouni, 45 ans, qui a réussi à sortir de l’immeuble à temps, a les mêmes interrogations. Il a déclaré à l’AFP que cela sentait « le plastique brûlé » et a déploré des travaux de rénovation à bas coûts : « Ça ressemblait à du métal. Je pensais qu’ils avaient fait quelque chose de bien. En fait, c’était du plastique », a-t-il dit.

Ces problèmes « auraient été résolus » si cela avait concerné le quartier cossu de Knightsbridge, constate, amère, Nana Akuffo, habitant d’une tour voisine.