Attentat de Londres: «C’est triste à dire, mais il y a une forme d’habitude qui se crée»
TÉMOIGNAGE•Maxime, un jeune français établit à Londres, vit tout près du Borough Market et du London Bridge où se sont déroulés les attaques samedi soir…Propos recueillis par Hélène Sergent
L'essentiel
- Un véhicule a foncé sur des passants sur le Pont de Londres samedi soir
- Ses occupants en sont ensuite descendus et ont poignardé plusieurs personnes
- Douze arrestations ont eu lieu dimanche dans l'est de Londres
Lorsque le drame a éclaté, la finale de la Ligue des champions venait de s’achever. Le match avait attiré un public nombreux dans le quartier de Borough Market, situé sur la rive sud de la Tamise et prisé notamment des touristes. C’est à quelques encablures de ce marché que Maxime, français installé à Londres âgé de 27 ans, habite depuis plusieurs années.
« Je regardais la finale avec deux amis à moi. Ils venaient juste de partir pour rentrer chez eux dans le quartier de shoreditch quand j’ai commencé à recevoir des SMS de mon entourage en France. J’ai tout de suite appelé mes deux potes qui devaient rentrer à vélo et passer par le London Bridge. Ils étaient déjà au courant, des passants les ont prévenus que des forces de police étaient déployées dans le quartier », raconte le jeune homme.
« Un vacarme par possible »
Seul chez lui, le français allume la BBC : « Au début il y avait des images en live à proximité des lieux de l’attaque et puis très vite, la chaîne est passée à des plans fixes des deux côtés du pont. A Londres, la surveillance par hélicoptère de nuit est assez fréquente, mais samedi soir, on entendait des dizaines de sirènes, ça faisait un vacarme pas possible ».
Ce dimanche matin, comme tous les Français de l’étranger, Maxime a pu se rendre dans son bureau de vote londonien pour le premier tour des élections législatives : « Ce matin en sortant, le quartier était désert… Y’avait des trucs symptomatiques, par exemple, les bornes de vélos en libre-service étaient toutes vides. Au pic de l’attaque, six stations de métro ont été fermées, les riverains ont dû fuir les environs comme ils ont pu ».
« Au bureau de vote, c’était très calme, il n’y avait presque personne et ceux qui étaient là ne parlaient pas de l’attaque. C’est triste à dire, mais il y a une forme d’habitude qui s’est créée chez les Français par rapport aux attentats… Je n’étais pas à Paris en novembre 2015, j’ai toujours vécu ces événements à travers la télévision ou les réseaux sociaux. C’est forcément un choc quand ça touche des lieux qu’on fréquente, qu’on connaît », conclut le jeune homme.