Règlements de compte en série dans les rues de Naples
ITALIE•La ville n'avait pas connu pareille vague de crimes depuis 200420 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Six meurtres ont été commis en plein jour à Naples ces trois derniers jours.
- Les victimes avaient toutes des liens avec la Camorra.
- Le maire reproche à l'Etat de ne pas tenir ses engagements dans la lutte contre la mafia.
Six morts en seulement trois jours qui font craindre le pire. Les rues de Naples semblent être depuis quelque jours le théâtre d'une série de règlements de comptes mafieux. «Un vrai carnage», rapportait dimanche la presse italienne.
Jeudi, un entrepreneur de 72 ans était retrouvé mort dans sa voiture, le corps criblé de balles. Quasiment au même moment, un homme de 50 ans et son fils de 30 ans étaient tués devant une dizaine de témoins dans un bureau de tabac.
Samedi, aux premières heures du jour, c'était un homme de 29 ans qui était abattu d'une dizaine de coups de feu dans un pub près du front de mer. Puis, un homme de 44 ans et son neveu de 23 ans étaient assassinés, fauchés sur leur scooter par une rafale d'arme automatique, alors qu'ils circulaient dans une rue animée de la périphérie napolitaine.
Pour les journaux locaux, habitués de ce genre de crimes, le modus operandi désigne la Camorra, la mafia napolitaine. Toutefois une telle succession d'assassinats n'avait plus été enregistrée dans le pays depuis 2004, insiste Il Messaggero.
A ce jour, les enquêteurs n'ont pas établi de lien entre les différents meurtres, même si toutes les victimes semblaient avoir des rapports avec l'un ou l'autre des multiples clans camorristes.
Le maire de la ville, Luigi de Magistris (gauche), a dénoncé un manque de volonté de la part de l'Etat d'aider Naples à faire face à ce fléau. «Les armes, ce ne sont pas les maires et les curés qui peuvent aller les prendre, mais les forces de l'ordre et la magistrature, qui à Naples travaillent bien et font d'énormes sacrifices», a-t-il déclaré avant d'ajouter : «Le problème c'est que le supplément qualitatif et quantitatif d'énergie promis par le gouvernement n'est jamais venu.»