Brésil: Des poissons chinois gonflés à l'eau et aux produits chimiques
SCANDALE SANITAIRE•Des agents sanitaires du ministère de l'Agriculture sont soupçonnés d'avoir fermé les yeux sur ces pratiques frauduleuses...20 Minutes avec agences
Des agents sanitaires du Ministère de l’Agriculture de l’État de Santa Catarina, dans le sud du Brésil, sont soupçonnés d’avoir fermé les yeux sur l’importation par des entreprises brésiliennes de « poissons importés de Chine modifiés chimiquement », a indiqué la police fédérale dans un communiqué.
Les agents fédéraux soupçonnent les agents sanitaires d’avoir protégé les entreprises incriminées en échange de pots-de-vin.
Des poissons gorgés de produits chimiques
De l’eau et des produits chimiques étaient introduits dans les poissons pour en augmenter le poids et donc, le prix à la revente. Une escroquerie qui peut faire gonfler le poids du poisson de 10 à 30 %, selon les espèces.
Plusieurs échantillons prouvant la fraude en question ont été prélevés. Le commissaire Mauricio Todeschini a souligné que les entreprises vendent leurs produits « dans tout le Brésil ».
Un million de dollars de pots-de-vin
Par ailleurs, la police fédérale a démantelé ce mardi un autre réseau de corruption impliquant des agents ministériels, accusés de toucher des pots-de-vin pour « retarder, voire annuler des amendes » infligées aux entreprises reconnues coupables de fraude.
Selon les enquêteurs, plus de trois millions de réais (environ un million de dollars) de dessous-de-table ont été versés entre 2010 et 2016. Le ministre de l’Agriculture, Blairo Maggi, a assuré que les personnes impliquées seraient « écartées de leurs fonctions immédiatement ».
aUn nouveau scandale, deux mois après celui de la viande avariée
Ce scandale intervient deux mois après un scandale de viande avariée qui a secoué le pays. En mars dernier, la police brésilienne avait découvert que d’importants négociants avaient corrompu des inspecteurs des services d’hygiène pour certifier de la viande avariée comme étant propre à la consommation.
Le pays a dû faire face à un embargo de la part d’une vingtaine de pays, avec de dures négociations à la clé pour obtenir la réouverture des marchés. « Nous savions que d’autres affaires de ce genre allaient faire surface, dans la mesure où nous avons augmenté la rigueur des enquêtes internes », a reconnu le ministre.