Tueur de Cleveland: Comment les criminels se mettent en scène avec Facebook
FAITS DIVERS•Ils veulent ainsi devenir célèbres en immitant ceux qui l'ont déjà fait...Thibaut Chevillard
Steve Stephens, s’est donc suicidé. Agé de 37 ans, il s’était filmé en train de tuer un homme de 74 ans qu’il ne connaissait pas, à Cleveland, dans l’Etat américain de l’Ohio. Il avait ensuite publié la vidéo sur Facebook. Récemment, la vidéo d’un viol avait été également diffusé sur Facebook live. Pour la criminologue Michèle Agrapart-Delmas, les auteurs de ces crimes sont « des exhibitionnistes ». « Ils ont besoin, comme tous les pervers, d’être vu, d’être regardé », explique-t-elle à 20 Minutes. « Ces personnalités n’existent qu’à travers les autres, contrairement au psychopathe qui tuent dans l’anonymat. »
Pourquoi est-il passé à l’acte ? « C’est quelqu’un qui était au bout du rouleau, qui était extrêmement en colère », avance le criminologue Stéphane Bourgoin. « Il a perdu tout ce qu’il possédait. Il jouait au casino, était couvert de dettes… Il a été expulsé d’un appartement où il vivait avec sa compagne il y a six mois de ça. Il a aussi été délogé de celui qu’il occupait depuis », avance ce spécialiste des tueurs en série.
Selon Stéphane Bourgoin, Steve Stephens a donc probablement « prémédité » son meurtre et sa mise en scène scabreuse. « Toute sa vie, il a essayé de réussir quelque chose. Mais sans succès. Diffuser la vidéo du meurtre le rend, en quelque sorte, enfin célèbre aux yeux du monde entier. »
Mimétisme
Ce n’est pas la première fois qu’un meurtre est filmé et diffusé sur Internet. Il existe en effet chez les criminels une forme de mimétisme. Le canadien Luka Rocco Magnotta, surnommé « le dépeceur de Montréal », est devenu en 2012 tristement célèbre après avoir tué un ressortissant Chinois installé au Canada, et diffusé la vidéo sur internet. Lui-même s’était « directement » inspiré des agissements de tueurs en série ukrainiens, remarque Stéphane Bourgoin. Le criminologue souligne également que, depuis la tuerie commise dans une école de Colombine (Colorado), « à peu près toutes les tueries scolaires donnent lieu à des testaments vidéos, à des messages postés sur internet ».