Française tuée au Burundi: incompréhension au siège d'Action contre la faim

Française tuée au Burundi: incompréhension au siège d'Action contre la faim

BURUNDIUne autre a été griévement blessée...
Johan Hufnagel, avec AFP

Johan Hufnagel, avec AFP

«On ne comprend pas ce qui s’est passé». Au lendemain du meurtre d’une Française travaillant pour Action contre la faim (ACF) au Burundi lundi, l’ONG française cherche désormais à évaluer les risques. «Ce qui s’est passé est inattendu, explique mardi à 20minutes.fr un membre d’ACF. Le Burundi est un pays en crise, mais stable».


Le Burundi sort d'une guerre civile entamée en 1993 et qui a fait 300.000 morts, mais la situation n’a rien à voir avec ce qui se passe en République Démocratique du Congo, tout proche, ajoute l’humanitaire.


«Un homme a surgi et mitraillé le véhicule»

Selon les premières déclarations de la police burundaise, «trois Françaises travaillant pour ACF étaient en train de reconduire deux collègues burundaises au chef-lieu de la province de Ruyigi (lorsque) tout à coup un homme a surgi et mitraillé leur véhicule, blessant deux Françaises parmi ces expatriées». Une des jeunes femmes, psychologue, a succombé à ses blessures alors qu'on la transférait à l'hôpital de Gitega. «La seconde personne, victime d’une plaie par balle a été opérée à Gitega», ajoute ACF dans un communiqué. La troisième expatriée ACF est sortie indemne de cette fusillade.


Circonstances non élucidées


«Cette tragédie s'est passée dans des circonstances non encore élucidées: est-ce qu'il s'agit d'une tentative de vol qui a mal tourné, est-ce que ces expatriées étaient visées? Une enquête est en cours pour identifier et retrouver cet assassin», a ajouté le porte-parole de la police burundaise qui a expliqué que la province de Ruyigi connaissait une criminalité «galopante».


Programme suspendu

Toutefois, selon ACF, le meurtre n’est «a priori pas crapuleux, puisqu’il n’y a pas eu vol». L’ONG, dans l’attente des résultats de l’enquête, a suspendu son programme d’assistance alimentaire et d’assainissement d’eau. Une équipe parisienne, composée notamment d’un psychologue, quitte Paris ce soir pour soutenir la quinzaine d’expatriés et les 150 employés locaux d’Action contre la Faim à Ruygi

et évaluer l’avenir de cette mission dans un «pays qui ne nécessitait pas que les mesures de protection des personnels soient renforcées», conclut la porte-parole d’ACF.

Un précédent en 2006 au Sri Lanka
En août 2006, 17 employés locaux de l'organisation non-gouvernementale française avaient été tués au Sri Lanka, en proie à la violence entre des rebelles tamouls et l'armée sri-lankaise.