Irak: Des frappes aériennes tuent des dizaines de civils à Mossoul-Ouest
MONDE•La coalition internationale anti-Daesh a dit ce samedi avoir frappé le secteur de Mossoul où des civils auraient été tués…20 Minutes avec AFP
La bataille fait rage pour libérer la partie ouest de Mossoul, dernier grand fief de Daesh en Irak. Des dizaines de civils ont péri ces derniers jours dans cette partie de la ville dans des bombardements aériens, tandis que le nombre de déplacés fuyant les combats dépasse dorénavant les 200.000.
Offensive lancée le 19 février
L’aviation irakienne et celle de la coalition internationale antidjihadistes conduite par les Etats-Unis bombardent la deuxième ville d’Irak pour soutenir les troupes engagées au sol contre l’EI.
Les forces irakiennes ont lancé une offensive pour reprendre l’ouest de Mossoul le 19 février, après avoir repris l’est de la ville en janvier. Depuis, elles ont reconquis un certain nombre de quartiers mais la vieille ville, notamment, leur échappe toujours.
« Il y a des dizaines de corps encore ensevelis sous les décombres », a indiqué à l’AFP Bachar al-Kiki, le chef du conseil de la province de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu.
Le gouverneur provincial Nawfal Hammadi a lui évoqué plus de 130 civils tués.
« L’organisation terroriste Daesh essaie de stopper par tous les moyens l’avancée des forces irakiennes à Mossoul. Elle rassemble des civils (…) et les utilise comme boucliers humains », a déclaré Nawfal Hammadi à l’AFP.
Un général irakien, sous couvert de l’anonymat, a affirmé que les frappes avaient endommagé plus de 27 bâtiments résidentiels, dont trois avaient été complètement détruits.
«Un examen des données de la frappe (...) montre que, à la demande des forces de sécurité irakiennes, la coalition a frappé des combattants et du matériel (du groupe Etat islamique) le 17 mars à Mossoul-Ouest dans le secteur correspondant aux allégations de victimes civiles», a indiqué ce samedi la coalition dans un communiqué publié.
Plus de 200.000 déplacés
Les combats se concentrent actuellement aux abords de la vieille ville, un dédale de petites rues fortement peuplé, guère propice à l’avancée des blindés et où l’usage d’armes lourdes risque de mettre en péril les milliers de civils pris au piège par les jihadistes.
Plus d’un mois après le lancement de l’offensive sur Mossoul-Ouest, plus de 200.000 personnes ont fui les combats, selon le ministère irakien des Migrations et des Déplacés.
« Le nombre de déplacés venus des zones situées sur la rive droite (ouest) de la ville de Mossoul s’établit à 201.275 personnes », a-t-il indiqué.
Mais environ 600.000 personnes se trouvent dans les zones encore tenues par l’EI, qui représentent environ 60 % de Mossoul-Ouest. Elles sont notamment 400.000 dans la vieille ville, a affirmé jeudi un représentant du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) en Irak
Les combattants de l’EI se sont emparés en 2014 de larges pans de territoires au nord et à l’ouest de Bagdad mais, depuis, les forces irakiennes les ont chassés d’une grande partie de ces secteurs.
Mercredi, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a promis la défaite de l’EI et la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi.
Il s’exprimait au lendemain d’un raid présumé de la coalition internationale ayant coûté la vie à au moins 33 civils près de Raqa, bastion de l’EI en Syrie.