La construction de l’oléoduc controversé Keystone XL autorisé par Donald Trump
PERMIS•Une construction à laquelle Barack Obama avait posé son véto…Manon Aublanc avec AFP
L’opérateur TransCanada a obtenu, ce vendredi, le feu vert du gouvernement américain pour construire l’oléoduc controversé Keystone XL, qui avait essuyé le veto de l’ancien président Barack Obama.
En accordant le permis, le département d’Etat a indiqué que la construction de cet oléoduc « servirait l’intérêt national » américain. Le président Donald Trump a pris la parole, louant un « grand jour » pour l’emploi et l’indépendance énergétique.
TransCanada a obtenu « le permis présidentiel du département d’Etat des Etats-Unis pour construire l’oléoduc Keystone XL », s’est félicité TransCanada, l’entreprise de Calgary dans l’Ouest canadien, en indiquant abandonner en conséquence les démarches en justice engagées après un précédent refus.
Un projet présenté il y a 10 ans
Keystone XL, qui doit traverser l’Amérique du Nord sur 1.900 kilomètres, dont 1.400 km aux Etats-Unis, soulève la controverse depuis la présentation de sa première demande il y a dix ans. Cet oléoduc doit acheminer du pétrole canadien extrait des sables bitumineux de l’Alberta vers les raffineries du golfe du Mexique avec une capacité de plus de 800.000 barils par jour.
Refusée par le président sortant Barack Obama, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique,la construction de l’oléoduc avait été relancée quelques jours après l’investiture de Donald Trump fin janvier. Climatosceptique, le nouveau président américain avait assuré en campagne électorale qu’il approuverait Keystone XL.
Afin d’éviter toute polémique ou conflit d’intérêts, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson, ancien patron du géant pétrolier ExxonMobil, s’était retiré du processus de décision du projet Keystone XL.
Réactions des organisations environnementalistes
Les organisations environnementalistes ont réagi avec colère vendredi à l’approbation par le président américain Donald Trump de l’oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis, promettant une lutte contre sa construction.
Greenpeace a minimisé la signification de ce feu vert en assurant que « cet oléoduc ne verra pas le jour ». « Keystone XL et les institutions financières qui ont choisi de le soutenir vont faire face à une vaste opposition au Canada et aux Etats-Unis afin qu’il ne soit pas construit », a estimé Mike Hudema de Greenpeace Canada.
« L’oléoduc n’a toujours pas de tracé dans le Nebraska [centre des Etats-Unis] et les dangers qu’il pose pour la terre, l’eau et le climat demeurent toujours aussi sérieux. La vive opposition des Premiers Nations autochtones et des citoyens engagés ont stoppé ce projet dans le passé et nous le ferons de nouveau », a-t-il promis en référence à la résistance des Sioux du Dakota du Sud.