Irak: Le point sur l’avancée des forces irakiennes dans Mossoul
IRAK•L’armée irakienne a lancé une offensive décisive mi-février dans l’Ouest de la «capitale» de Daesh en Irak…20 Minutes avec AFP
La bataille de Mossoul se poursuit depuis le 17 octobre 2016, et vient de connaître un tournant important en faveur de l’armée irakienne, soutenue par l’aviation de la coalition internationale. 20 Minutes fait le point sur les affrontements dans la capitale autoproclamée de l’Etat islamique en Irak, que le groupe terroriste contrôlait depuis juin 2014.
Percée dans l’ouest, dernier bastion de l’EI
Une offensive a été lancée le 19 février par la coalition internationale dans les airs et les forces irakiennes au sol pour reprendre la partie ouest de Mossoul. La ville est coupée en deux du nord au sud par le fleuve Tigre. L’est de la cité est déjà sous contrôle de l’armée irakienne depuis le 18 janvier.
Ce dimanche, le général Maan al-Saadi a indiqué à l’AFP qu’un tiers de Mossoul-Ouest, sur la rive droite du fleuve, est désormais investi par les soldats irakiens, grâce à une percée par le sud de la ville. Il s’agit d’une avancée essentielle dans la seconde phase de la bataille, la plus longue : Mossoul-Ouest concentre en effet la majeure partie de la population, avec 750.000 habitants.
Environ 2.000 jihadistes encore présents
« Nous combattons un ennemi aux méthodes irrégulières, qui se cache au milieu des citoyens et utilise des engins explosifs, des snipers et des kamikazes. Or l’opération vise justement à préserver la vie des citoyens », a expliqué à l’AFP le général Yahya Rasool, porte-parole du commandement des opérations conjointes.
Selon les services de renseignement américains, environ 2.000 combattants de Daesh se trouvent sur la rive droite de Mossoul, notamment dans la vieille ville, que cherchent à reprendre les forces irakiennes. Problème : l’agencement du quartier, constitué de rues étroites, donne un avantage tactique aux djihadistes et oblige l’armée irakienne à progresser lentement.
« Nous ne pouvons pas laisser des poches derrière nous. Il nous faut donc prendre le contrôle des zones, traquer les jihadistes, désamorcer les bombes, contrôler les citoyens présents avant de pouvoir poursuivre notre progression », rapporte le général Saadi.
Le chef de l’Etat islamique en fuite
Un responsable américain a déclaré jeudi qu’Abou Bakr al-Baghdadi, qui avait proclamé le califat de Daesh en 2014, aurait quitté la ville devant l’avancée de l’armée régulière dans l’ouest : « Il a probablement quitté Mossoul avant que Mossoul et Tal Afar (plus à l’ouest) ne soient isolées par les forces irakiennes. »
Le chef de l’EI se cacherait dans le désert, et sa traque pourrait durer, explique à 20 Minutes Eric Denécé, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement : « Ils risquent de mettre des mois, voire des années à le rattraper. À chaque fois qu’il a fallu traquer une telle cible, par exemple Sadam Hussein ou Ben Laden, cela a toujours pris du temps. » Sa fuite est symbolique du recul de Daesh, qui a perdu « 65 % du terrain » qu’il contrôlait à cheval entre la Syrie et l’Irak, au plus fort de son expansion territoriale, en 2014.