Espagne: Un bus avec des slogans anti-transsexuels crée un tollé
SOCIETE•Une enquête a été ouverte par le parquet de Madrid afin de déterminer si les messages inscrits sur le bus constituent un appel à la haine...20 Minutes avec agences
«Les garçons ont un pénis, les filles ont un vagin. Ne te fais pas avoir. Si tu es né homme, tu es un homme. Si tu es une femme, tu le seras toujours. » Un bus affrété par l’association Hazte Oir (« Fais-toi entendre »), affichant des slogans contre les transsexuels et qui a sillonné ce mercredi les rues de Madrid, a suscité un tollé général en Espagne.
Le véhicule devait poursuivre sa route vers d’autres villes, mais les autorités de la capitale l’ont saisi et une enquête a été ouverte par le parquet de Madrid afin de déterminer si ces messages constituaient bel et bien un « délit de haine ».
Un risque de « trouble à l’ordre public »
Ce bus orange est l’un des instruments d’une campagne de l’association Hazte Oir qui se bat contre le droit des personnes transsexuelles à être acceptées comme homme ou femme, quel que soit leur sexe à la naissance.
Dans un communiqué, les magistrats ont affirmé que laisser circuler le bus risquait de créer un « trouble à l’ordre public (et) un sentiment d’insécurité ou de peur parmi les gens, en raison de leur identité ou orientation sexuelle, notamment parmi les mineurs pouvant être touchés par le message. »
Une « inadmissible campagne » de haine
La campagne a suscité un tollé : le député conservateur Javier Maroto a dénoncé une « inadmissible campagne » de haine contre la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels). « Ceux de Hazte Oir ont peut-être des pénis et des vagins, mais ils n’ont ni cerveau ni cœur », a réagi, quant à lui, Pablo Iglesias, leader du parti de gauche radicale Podemos.
Mercredi, une vingtaine de personnes ont cependant protesté devant la mairie de Madrid contre la saisie du bus que l’association tentait de récupérer. L’Espagne n’a pas de loi contre la discrimination des personnes transgenres. Une dizaine de régions sur 17 ont cependant adopté des textes en ce sens.