Discours de Trump: Voice, l'agence qui va publier un registre des crimes commis par les immigrés
ETATS-UNIS•Le président américain n'a pas précisé si seuls les clandestins seront concernés...P.B.
C’est le moment qui a le plus fait grogner les démocrates, mardi soir. Lors de son discours devant le Congrès, Donald Trump est revenu sur la création de l’agence Voice (Victims Of Immigration Crime Engagement), qui sera chargée d’assister les victimes des crimes commis par les immigrés mais également de publier un registre des infractions. Alors que les détails sont vagues – on ne sait pas si les étrangers en situation régulière seront concernés – certains s’inquiètent d’une mesure comparée à celles prises par l’Allemagne nazie et à la section « Black crime » du site d’extrême droite Breitbart News.
La question principale : qui sera concerné par ce registre ? Un mémo rédigé par le département à la Sécurité Intérieure (DHS) parle d’abord des « removable aliens », les étrangers en situation irrégulière, une catégorie assez large qui comprend à la fois ceux entrés illégalement dans le pays mais aussi ceux qui restent trop longtemps après l’expiration de leur visa. Mais dans le paragraphe suivant, il est simplement question des « criminal aliens », qui concernerait tout étranger commettant un crime, même les personnes titulaires d’une green card ou d’un visa. 20 Minutes a contacté le DHS et attend des précisions.
Les immigrés commettent moins de crimes
Pour justifier sa mesure, Donald Trump avait invité des familles de quatre Américains tués par des clandestins. Mais si ces faits divers sont souvent donnés en exemple par le président américain, les études sur la criminalité semblent montrer que les immigrés commettent en moyenne moins de crimes que les citoyens américains.
En 2010, le taux d’incarcération chez les hommes de 18-39 ans était de 3,3 % pour la population générale contre 1,6 % pour les personnes nées à l’étranger, selon des chiffres du recensement compilés par le Conseil américain sur l’immigration. Plusieurs universitaires ont, eux, examiné 50 études sur les chiffres de la criminalité de ces 20 dernières années dans 200 villes. Leur conclusion : il y a en moyenne moins de meurtres et de cambriolages dans les zones de forte immigration qu’ailleurs. Mais comment souvent en matière de politique, la réalité et sa perception sont deux concepts sans corrélation.