La Maison Blanche empêche plusieurs médias d'assister à un briefing
MEDIAS•La décision, sans précédent, a provoqué un véritable tollé...P.B.
La guerre entre Donald Trump et les médias est désormais totale. Alors que le président américain accuse plusieurs chaînes et journaux de publier des « fake news » et « d’inventer » des sources anonymes pour le critiquer, son porte-parole, Sean Spicer, a black-listé plusieurs organisations, vendredi, les empêchant d’assister à un briefing de routine.
CNN, le New York Times, le Los Angeles Times, Politico, BuzzFeed et la BBC, notamment, n’ont pas été invités, contrairement aux journalistes d’organes conservateurs comme Breitbart News et le Washington Times. En réaction, l’agence AP et Time ont boycotté le briefing.
Il arrive que la Maison Blanche, que ce soit sous des présidences démocrate ou républicaine, organise des rencontres avec un groupe limité de journalistes, mais le briefing de vendredi avait initialement été annoncé comme un point de presse ouvert à tous les médias accrédités. Et si l’administration Obama avait tenté de boycotter Fox News en 2010, elle avait finalement fait marche arrière face à la protestation des autres médias.
« Régimes autocratiques »
L’Association des correspondants de la Maison Blanche a « protesté avec force » contre cette décision, qui est « inacceptable » pour CNN. Selon le New York Times, c’est du « jamais vu ». Politico y voit un geste destiné « à punir » les médias qui ont publié des articles que Donald Trump n’a pas appréciés. « Nous continuerons de faire notre travail », indique le site.
La critique la plus virulente vient du Comité de protection des journalistes. Selon son directeur, Carlos Lauria, « il s’agit d’une intensification de la rhétorique incendiaire de Donald Trump ». Il compare l’attitude de Donald Trump « à celles de régimes autocratiques, comme l’Egypte et la Russie, qui marginalise régulièrement les médias indépendants ».