Il s’agit d’une conséquence inattendue de la crise du Fentanyl qui ravage la Colombie-Britannique (Canada). Les décès par overdose de ce sédatif 100 fois plus puissant que l’héroïne bénéficient aux dons d’organes.

« Il y a plus d’organes disponibles pour des transplantations et une partie de ces organes provient de victimes d’overdoses de drogue », précise David Landsberg, directeur des services médicaux de transplantation de la province de la côte pacifique.

25 % des organes

Cinquante-neuf organes provenant de 20 donneurs ont été transplantés dans cette province canadienne entre le début de l’année et le 15 février, selon les autorités sanitaires, et un quart des organes greffés cette année provient de victimes d’overdoses au Fentanyl.

Trente-sept organes provenant de 10 donneurs avaient été transplantés pendant la même période l’an dernier. Parallèlement, la Colombie-Britannique, « la région la plus durement touchée » par la crise des opioïdes, selon Jane Philpott, ministre fédérale de la Santé, a dénombré 914 décès par overdose en 2016. C’est 80 % de plus qu’en 2015.

Les organes passés au crible

Le personnel médical scrute « méticuleusement » les organes des victimes pour s’assurer de l’absence de maladies infectieuses, compte tenu du risque plus élevé de contracter le virus du VIH ou une hépatite pour les consommateurs de drogues dures.

« Nous discutons de cela en détail avec les patients en attente d’organes et ne faisons la transplantation qu’avec leur approbation », précise David Landsberg. Les prélèvements sont opérés une fois la drogue éliminée par les organes de la victime.

Pour rappel, Jane Philpott a annoncé ce vendredi de nouvelles mesures pour endiguer cette vague d’overdoses, véritable crise de santé publique. Soixante-quinze millions de dollars canadiens (54 millions d’euros), dont 10 millions en aide d’urgence à la Colombie-Britannique, ont été débloqués.