Conflit israélo-palestinien: Trump prend ses distances avec la solution à deux Etats
PROCHE-ORIENT•Le président américain, qui reçoit Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche, veut laisser les deux partis concernés négocier...P.B. avec AFP
Donald Trump rompt avec la tradition de la diplomatie américaine. Lors d’une conférence de presse aux côtés de son invité Benjamin Netanyahou, mercredi, le président américain a estimé que « la solution à deux Etats » n’était pas la seule possible entre Israël et les Palestiniens.
« Un Etat, deux Etats, je soutiens la solution sur laquelle les deux partis tomberont d’accord. Les deux me vont », a indiqué Donald Trump, avant de serrer chaleureusement la main de son ami « Bibi ». Ce dernier a rejeté « les étiquettes » pour se « concentrer sur la substance ». Et il a rappelé les deux conditions préalables à tout accord de paix : que les Palestiniens « reconnaissent l’Etat hébreu et n’appellent plus à sa destruction » et qu’Israël « conserve le contrôle sécuritaire à l’ouest du Jourdain ».
« Pas d’alternative » à la solution à deux Etats, selon l’ONU
Donald Trump rompt non seulement avec la doctrine de ses prédécesseurs mais également avec le consensus de la communauté internationale. Mercredi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a défendu une solution à deux Etats, estimant qu’il « n’y a pas de plan B, et pas d’alternative à part la solution à deux Etats".
De son côté, le gouvernement Trump joue la carte du pragmatisme. « Une solution à deux Etats qui n’apporte pas la paix est un objectif que personne ne cherche à atteindre », a indiqué à l’AFP un responsable de la Maison Blanche sous le couvert de l’anonymat.
Pour le reste, le président américain « aimerait beaucoup » qu’Israël « fasse une pause » sur la construction de nouvelles colonies et est favorable à ce que l’ambassade américaine en Israël déménage à Jérusalem, mais il n’a rien annoncé de concret. « Nous étudions ce point avec la plus grande attention », assure Trump. Après le fiasco de son décret anti-immigration rédigé dans la hâte, le président américain se montre désormais prudent.