RELIGIONIsraël veut limiter le «bruit» des appels à la prière le matin et le soir

Israël: Un texte de loi controversé pour limiter le «bruit» des appels à la prière matin et soir

RELIGIONCe texte suscite l’indignation chez les responsables musulmans…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le gouvernement israélien a adopté hier un projet de loi controversé qui pourrait interdire aux mosquées d’employer des haut-parleurs pour l’appel à la prière tôt le matin et tard le soir.

Des informations publiées par le ministère de la Justice présentent le « projet de loi sur la prévention du bruit des systèmes de sonorisation dans les établissements religieux » comme étant « adopté », sans plus de détails.

Le texte concerne théoriquement tous les lieux de culte, mais il a suscité l’indignation parmi les musulmans, alors que l’appel à la prière (adhan, en arabe) est récité par le muezzin cinq fois par jour généralement via un système de sonorisation puissant installé sur les minarets. Le député Moti Yogev, promoteur du texte, assure que le volume de l’adhan dérange des centaines de milliers de personnes.

Colère des responsables musulmans

Une précédente version du projet avait été rejetée : un ministre juif ultra-orthodoxe craignait que le texte ne limite aussi le volume des sirènes annonçant le début du shabbat, le repos hebdomadaire. Le nouveau texte interdit l’usage des haut-parleurs de 23 heures à 7 heures.

« Cette loi ne porte ni sur le bruit ni sur la qualité de vie. Il s’agit d’une incitation raciste contre une minorité nationale », a dénoncé dans un communiqué le député arabe israélien Ayman Odeh, chef de file de la Liste unie. « La voix du muezzin résonnait bien avant les racistes du gouvernement Netanyahou [le Premier ministre] et elle résonnera encore après eux », a-t-il ajouté.

Le président israélien Reuven Rivlin s’était prononcé contre le projet, qui a provoqué une onde de critiques et de manifestations dans l’ensemble du monde arabe.

Le texte s’appliquerait également à Jérusalem-Est, partie de la ville occupée et annexée par Israël où vivent plus de 300.000 Palestiniens, mais pas à la mosquée Al-Aqsa, le troisième lieu saint de l’islam et objet de tensions, selon un responsable israélien. La minorité arabe, qui représente 17,5 % de la population israélienne, est de confession musulmane dans son immense majorité et s’estime déjà largement victime de discriminations.