Polémique après l'appel d'une conseillère de Trump à acheter des produits d'Ivanka
CONFLITS D'INTERETS•Une nouvelle controverse qui risque de donner des munitions à ceux qui accusent le clan Trump d’utiliser la Maison Blanche pour défendre leurs propres intérêts...20 Minutes avec AFP
Nouvelle controverse sur les conflits d’intérêts à la Maison Blanche. Jeudi, une proche conseillère de Donald Trump a appelé à acheter les produits de la fille aînée du président, retirés de la vente par une grande enseigne. « Allez acheter les produits d’Ivanka. Je déteste faire les courses [mais] je vais aller en acheter aujourd’hui », a lancé sur la chaîne Fox Kellyanne Conway, qui s’était déjà signalée pour ses « faits alternatifs »..
« C’est juste une ligne magnifique. Je possède moi-même [des produits]. Je vais faire de la publicité gratuite : allez tous en acheter aujourd’hui, vous pouvez en trouver en ligne ! », a ajouté la responsable dans une salle ornée du sceau officiel de la Maison Blanche.
Une « violation des lois et régulations sur l’éthique gouvernementale »
La conseillère du président entendait ainsi répliquer à l’annonce, la semaine dernière, par la chaîne de magasins Nordstrom qu’elle cesserait de vendre la ligne de vêtements et d’accessoires d’Ivanka Trump.
Cette décision avait déjà provoqué mardi la colère du président américain qui s’était précipité sur Twitter pour dénoncer le traitement réservé à sa fille aînée.
Cette charge avait déjà provoqué l’indignation de plusieurs démocrates, qui avaient dénoncé une sortie « inappropriée ». « Cela semble être l’exemple même de violation des lois et régulations sur l’éthique gouvernementale », a écrit l’élu démocrate Elijah Cummings dans un courrier à une commission du Congrès, appelant à la saisine du Bureau pour l’éthique gouvernementale.
Les règles fédérales interdisent à tout employé du secteur public d’utiliser ses fonctions « pour son propre gain » ou « pour le soutien à un quelconque produit, service ou entreprise ».
Sur Twitter, le Bureau a affirmé jeudi être submergé d’appels de citoyens ordinaires tout en précisant ne pas avoir le pouvoir d'« enquêter » ou de « faire respecter les règles », ces compétences appartenant notamment au Congrès ou au FBI.
« Rappelée à l’ordre »
Le porte-parole de la Maison Blanche, qui avait défendu mercredi le droit du président Trump à « défendre sa famille », a cette fois semblé prendre ses distances avec les déclarations de Kellyanne Conway.
« Kellyanne a été rappelée à l’ordre sur ce sujet, point final », a sèchement commenté Sean Spicer lors de son briefing quotidien.
Cette nouvelle controverse risque en tout cas de donner des munitions à ceux qui accusent le clan Trump et ses proches d’utiliser la Maison Blanche pour défendre leurs propres intérêts.
Le président a lui-même alimenté ces soupçons en conservant ses parts dans l’empire immobilier qui a fait sa fortune et qui a des ramifications dans de nombreux pays étrangers alliés des Etats-Unis.
Au cœur de la tempête, Nordstrom a, de son côté, assuré avoir pris cette décision sur des seuls critères commerciaux même s’il faisait l’objet d’un appel à boycott du site « Grab Your Wallet » en raison de ses relations d’affaires avec Ivanka Trump.
Depuis que la polémique a éclaté mardi, le titre a en tout cas décollé à Wall Street, gagnant 2,45 % vers 19h50 GMT à 45,62 dollars, alors que les autres entreprises précédemment prises en grippe par le président Trump (General Motors, Lockheed Martin…) avaient souffert de ses attaques.