Crise politique en Gambie: Des troupes ouest-africaines se préparent à intervenir
INCERTITUDE•Le pays est menacé par une intervention militaire…Lucie Bras
Les troupes de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest se tiennent prêtes à intervenir en Gambie en cas d’échec des efforts diplomatiques pour convaincre l’ancien président de céder le pouvoir. La Gambie est en pleine incertitude politique… C’est aujourd’hui qu’Adama Barrow, le nouveau président gambien élu en décembre 2016, doit célébrer son investiture. Mais le doute plane sur la tenue de l’événement. Yahya Jammeh, l’ancien président, refuse de quitter la tête du pays.
A l’origine prévue dans un stade, l’investiture aura lieu à l’ambassade de Gambie à Dakar, au Sénégal. C’est là que le président élu s’est réfugié en attendant que les tensions s’apaisent. Son prédécesseur Yahya Jammeh, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 22 ans, affirme vouloir rester en place tant que la justice n’aura pas statué sur ses recours contre l’élection du 1er décembre.
C’est le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qui est chargé de faire la médiation entre les deux hommes. Il s’est rendu à Banjul pour d’ultimes discussions, après deux missions infructueuses de dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Des troupes prêtes pour une intervention au sol
Les pays membres de la Cédéao préfèrent jouer la carte de la sécurité : au cas où la situation tournerait mal, le Nigeria, le Sénégal voisin et le Ghana ont posté leurs hommes aux frontières du pays. Ils ont pour consigne d’intervenir si la situation ne s’améliore pas.
« Si la solution politique échoue, nous allons engager » les opérations en Gambie, a déclaré le porte-parole de l’armée sénégalaise, le colonel Abdou Ndiaye, confirmant des mouvements de soldats sénégalais vers la frontière entre les deux pays.
Evacuation des touristes
Dans la soirée, le chef d’état-major gambien, le général Ousman Badjie, a assuré qu’il n’ordonnerait pas à ses hommes de résister en cas d’intervention des troupes africaines.
Le président sortant a décrété l’Etat d’urgence pour 90 jours dans le pays. Un contexte qui ne rassure pas les touristes présents dans le pays. Une vague de départs a été enregistrée. Beaucoup de Britanniques et de Néerlandais, attirés par les plages de sable fin de ce pays, ont quitté le pays à la suite de consignes de sécurité de leurs gouvernements respectifs.