TERRORISMEAttentat en Turquie: «Tout le monde a commencé à crier, à courir»

Attentat en Turquie: «Tout le monde a commencé à crier, à courir», témoigne l'un des blessés français

TERRORISME« Il y a eu une bousculade à l’intérieur, mais on s’est dit que ça devait être une bagarre », raconte un Français présent le soir du drame, dans cette boîte de nuit d’Istanbul…
C. Ape.

C. Ape.

«Ils avaient pris une semaine de vacances pour s’amuser et oublier le boulot. » Yasin Gullu, qui a témoigné dans les colonnes de La Montagne, est l’un des amis de trois Français qui se trouvaient samedi soir au Reina, lors de l’attentat d’Istanbul en Turquie.

Fikri Tosun, Deniz Celiker et Fatih Altintas, tous âgés d’une vingtaine d’années, étaient dans cette célèbre boîte de nuit, lorsqu’un assaillant a ouvert le feu sur la foule, à 1 h 15 du matin.

Au moins trente-neuf personnes sont mortes, dont une Franco-Tunisienne, et soixante-cinq autres ont été blessées lors de cette soirée du Nouvel an. L’assaillant est toujours en fuite et les enquêteurs turcs n’avaient toujours aucun responsable à désigner.

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« Sous le choc »

Fikri Tosun a reçu deux balles à la jambe et à l’épaule, rapporte le journal. Il a été opéré dimanche après-midi et sera réveillé ce lundi. Deniz Celiker a lui été touché par deux balles. Il a été transporté dans un autre hôpital que son ami et doit être opéré ce lundi. Fatih Altintas, lui, n’a pas été blessé dans l’attaque. « Il a mis une photo de lui sur Snapchat après l’attaque, et a dit qu’il allait bien », a souligné Yasin Gullu. Mesut, le cousin de Fatih, a indiqué au Parisien que ce dernier « allait bien » mais « était sous le choc ».

Yusuf et Yunus, deux cousins alsaciens présents sur les lieux de l’attaque, sont également ressortis indemnes. « On a entendu quelques coups de feu, il y a eu une bousculade à l’intérieur mais on s’est dit que ça devait être une bagarre. On a entendu une rafale et on a commencé à voir tout le monde qui essayait de s’échapper », a expliqué Yusuf à RTL.

« On s’est perdu de vue à un moment, mon cousin est allé se cacher ailleurs. J’ai couru à la terrasse j’ai vu qu’il y avait beaucoup de monde, il y avait des canapés empilés, donc je me suis fait un petit passage comme une sorte de petit tunnel derrière les canapés pour ne pas qu’on me repère », souligne l’Alsacien. « Il y a beaucoup de personnes qui m’ont suivi et qui se sont cachées avec moi sous les canapés. Je n’ai pas pu voir les tireurs, sous le coup de la panique on a pensé qu’à une chose : c’est s’éloigner le plus vite possible et se mettre en sécurité bien qu’on n’était pas en sécurité après avoir entendu les bombes exploser, je pense que c’était des grenades. »

Flou sur le nombre de victimes étrangères

Yunus n’a pas non plus vu l’assaillant entrer dans la discothèque, mais a entendu des rafales en continu. « Tout le monde a commencé à crier, à courir, a-t-il témoigné. On est allé sur la terrasse, il y a une grande terrasse qui donne sur le Bosphore. Il y en a qui ont sauté dans l’eau. Nous, on a réussi à se cacher entre des canapés. On avait pris une table en métal comme bouclier. En fait, il ne s’arrêtait pas, pendant 15 ou 20 minutes. On est encore choqué, on ne comprend même pas. Quand on entend à la télé qu’il y a eu un attentat, ce n’est pas pareil que quand on le vit. »

Si le nombre d’au moins quinze étrangers tués a été avancé dimanche dans la journée par les autorités turques, celui-ci est maintenant largement dépassé selon les informations recueillies par l’AFP auprès des diverses représentations diplomatiques en Turquie ou de gouvernements étrangers. Selon le décompte de l’AFP, il y aurait 25 morts de nationalité étrangère, parmi les 700 à 800 personnes réunies dans la discothèque.

L’agence de presse turque Anadolu, citant des sources non identifiées au ministère de la Justice, parlait elle ce lundi matin de 27 morts étrangers et 11 morts turcs, une victime restant non identifiée.