Putsch manqué en Turquie: Une trentaine de policiers jugés ce mardi
MONDE•Cinq mois après le putsch manqué, des procès ont déjà démarré dans plusieurs villes turques...20 Minutes avec AFP
Près d'une trentaine de policiers sont jugés mardi lors du premier procès organisé à Istanbul contre des participants présumés au coup d'Etat manqué du 15 juillet visant à renverser le président Recep Tayyip Erdogan. Cinq mois après le putsch manqué, des procès ont déjà démarré dans plusieurs villes turques, comme lundi à Denizli, dans le sud-ouest, où 60 personnes ont été appelées à la barre.
Le procès de mardi doit se tenir dans la plus grande salle d'audience de Turquie, dans un bâtiment situé en face de la prison de Silivri, en lisière de la métropole turque.
Jusqu'à trois peines de prison à perpétuité
Parmi les 29 accusés, 21 risquent chacun jusqu'à trois peines de prison à perpétuité pour, notamment, «tentative de renversement de l'ordre constitutionnel» et «tentative de renverser le gouvernement ou de l'empêcher de remplir ses devoirs». Les huit autres risquent jusqu'à 15 ans d'enfermement pour «appartenance à une organisation terroriste armée».
Trois pilotes d'hélicoptère de la police sont poursuivis pour avoir refusé de transporter des équipes des forces spéciales mobilisées pour assurer la protection de la résidence présidentielle de Huber, à Istanbul. D'autres policiers sont accusés d'avoir refusé d'obéir à l'ordre de s'opposer aux putschistes et d'avoir tenté de décourager toute résistance populaire en postant des messages sur les réseaux sociaux.
24 déja en détention provisoire
Vingt-quatre de ces suspects sont déjà en détention provisoire, l'un est en fuite et les autres sont sous contrôle judiciaire, selon les médias turcs. La tentative de coup d'Etat du 15 juillet, qui a fait près de 270 morts et 2.000 blessés, est imputée par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et dont la Turquie demande l'extradition.
Fethullah Gülen, qui rejette fermement ces accusations, est à la tête d'un mouvement appelé «Hizmet» («service», en turc), qui compte un important réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises. Un réseau que le gouvernement considère comme une «organisation terroriste».