RD Congo: Affrontements meurtriers alors que le président Kabila passe en force
VIOLENCES•Depuis 48 heures, la situation est très tendue dans ce pays...20 Minutes avec AFP
Plusieurs personnes sont mortes ce mardi en République démocratique du Congo, où l’opposant historique Étienne Tshisekedi a appelé à ne plus « reconnaître » le président Joseph Kabila, qu’il accuse de « coup d’État ».
A Kinshasa, neuf personnes ont été tuées, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement de la RDC. Deux personnes ont été tuées et trois blessées à Lubumbashi, la deuxième ville du pays, a annoncé le gouverneur de la province.
Des affrontements meurtriers ont aussi éclaté entre l’armée et une milice à Kananga, une ville du centre du pays. « Il y a eu échange de coups de feu entre les miliciens de Kamwina Nsapu et les FARDC [l’armée congolaise] aux alentours de l’aéroport de Kananga », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée dans la région. Le militaire n’a pas communiqué de bilan des victimes.
Inquiétudes de l’ONU
La date du 20 décembre 2016 hante la vie politique congolaise depuis des mois. Elle marque la fin du mandat de Joseph Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter.
Mais la présidentielle devant désigner son successeur n’a pas été organisée et Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, compte se maintenir en poste jusqu’à une passation de pouvoir avec un président élu. Comme lundi, la plupart des 10 millions d’habitants de Kinshasa sont restés chez eux.
La Mission de l’ONU au Congo (Monusco) a indiqué à l’AFP enquêter sur des informations crédibles faisant état d’une vingtaine de tués dans la capitale. La Monusco s’est également inquiétée d’une « vague d’arrestations » ayant touché 113 personnes depuis le 16 décembre. La France a appelé les autorités congolaises « à agir dans le respect des droits de l’Homme ».
Appel de l’opposition
Affaibli, l’opposant de 84 ans, a exhorté les Congolais à « résister pacifiquement au coup d’État » accompli selon lui « avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle », qui a rendu en mai un arrêt autorisant Joseph Kabila à rester en fonctions au-delà du terme de son mandat.