Etats-Unis: Mitt Romney officiellement mis sur la touche par Trump
ETATS-UNIS•L’ancien rival de Trump pour l’investiture républicaine, qui avait vivement critiqué son adversaire, a été officiellement recalé pour le poste de secrétaire d’Etat…M.C.
Le suspense vient de retomber d’un cran. Alors que la nomination d’un futur secrétaire d’Etat par Donald Trump est imminente, la cote du déjà favori Rex Tillerson, un proche de Vladimir Poutine, a encore bondi quand un autre prétendant, Mitt Romney, a annoncé qu’il ne serait pas le futur chef de la diplomatie des Etats-Unis. Selon CNN, Donald Trump l'aurait appelé pour le prévenir qu'il ne serait pas nommé.
« C’est un honneur d’avoir été pressenti pour le poste de secrétaire d’Etat de notre grand pays », a écrit sur Facebook l’ancien gouverneur du Massachusetts. « Mes discussions avec le président élu Trump ont été à la fois agréables et instructives. Je place de grands espoirs dans le fait que la nouvelle administration apportera à la nation force, prospérité et paix. »
Ces dernières semaines, Mitt Romney, qui avait vivement critiqué Donald Trump, accusé notamment de « corrompre l’Amérique à la face du monde » pendant la campagne, avait opéré un rapprochement avec le milliardaire à la recherche de son futur secrétaire d'Etat.
Le revirement du candidat républicain malheureux de la présidentielle de 2012 avait été fraîchement accueilli. De nombreux observateurs s’étaient demandé si Trump faisait ramper son ancien critique pour mieux le poignarder dans le dos, tandis que les persiflages se multipliaient côté républicain : l’ancien candidat Newt Gingrich avait ainsi juré n’avoir « jamais vu un tel léchage de bottes ».
Rex Tillerson, décoré de l’ordre de l’Amitié par Poutine
Le prochain secrétaire d’Etat américain, dont le nom doit être annoncé mardi par le président élu, a donc de fortes chances d’être Rex Tillerson, le patron du géant pétrolier ExxonMobil, qui entretient d’étroites relations d’affaires avec Vladimir Poutine, lequel lui a remis en 2013 la décoration russe de l’ordre de l’Amitié. Pour la presse américaine lundi soir, et notamment le New York Times, le Washington Post et NBC News, les jeux seraient mêmes faits en sa faveur.
Le choix de l'homme de 64 ans irait dans le sens de la volonté affichée par Donald Trump, durant sa campagne, d’améliorer les relations entre les Etats-Unis et la Russie, mises à l’épreuve ces dernières années, notamment au sujet de la guerre en Syrie. Mais ce candidat est loin de faire l’unanimité, y compris dans son camp : « Cet homme [Poutine] est un voyou et un assassin, je ne vois pas comment on peut être l’ami d’un ancien agent du KGB », a ainsi lancé le sénateur républicain John McCain sur CNN.
« Etre un ami de Vladimir n’est pas une caractéristique que j’espère chez un secrétaire d’Etat », a commenté son collègue Marco Rubio. Ces deux prises de position n’augurent pas d’un passage aisé devant le Sénat, qui devra confirmer cette nomination par un vote.