L'armée nord-coréenne simule une attaque sur la présidence sud-coréenne
COREE DU NORD•Le vide du pouvoir probable après la chute annoncée de la présidente Park Geun-Hye pourrait inciter Pyongyang à la surenchère...M.C. avec AFP
Que fera la Corée du Nord de la crise politique qui secoue sa voisine du sud ? La chute annoncée de la présidente Park Geun-Hye est une victoire pour de nombreux Sud-Coréens. Mais le vide du pouvoir qui en découle pourrait aussi inciter Pyongyang à la surenchère. A en croire les médias nord-coréens, le dirigeant Kim Jong-un a ainsi supervisé un important exercice militaire simulant une attaque de la « Maison bleue », le siège de la présidence sud-coréenne.
Cet exercice de simulation des forces spéciales sud-coréennes, que Kim Jong-un a observé avec des jumelles, visait à « détruire des cibles ennemies spécifiques », parmi lesquelles la « Maison bleue », précise l’agence officielle KCNA.
« Déluge de feu »
Le Rodong Sinmun, organe du Parti des travailleurs au pouvoir à Pyongyang, publie de son côté une double page montrant des photos de militaires nord-coréens prenant d’assaut un bâtiment ressemblant au siège de la présidence sud-coréenne et l’incendiant. Un autre cliché montre Kim Jong-un riant aux éclats en assistant au spectacle de cette simulation.
« A travers l’exercice militaire, nos forces ont propagé un déluge de feu de l’île de Yeonpyeong à Cheong Wa Dae », le nom coréen de la « Maison bleue », a rapporté KCNA en référence à l’île sud-coréenne qui avait été bombardée par les forces nord-coréennes en 2010. Les médias officiels ne précisent pas la date de ces exercices.
L’inconnue de la future diplomatie Trump
Séoul redoute des « provocations militaires » de Pyongyang dans le contexte de la grave crise politique qui secoue la Corée du Sud. Mais selon beaucoup d’experts, Pyongyang choisira plutôt d’attendre et d’observer l’évolution politique au Sud, et surtout ce que sera la diplomatie américaine sous Donald Trump.
La Corée du Nord a certes toujours aimé tester les nouveaux présidents américains. Mais les choses pourraient être différentes tant on s’interroge, à Pyongyang aussi, sur la politique étrangère du prochain occupant de la Maison Blanche.
« La Corée du Nord va vouloir comprendre les orientations politiques de l’administration Trump », estime Yang Moo-Jin, professeur à l’Université pour les études nord-coréennes de Séoul. « Elle ne devrait pas réaliser un nouvel essai nucléaire qui contraindrait d’emblée Trump à la fermeté. »