TORTURELa torture «répandue» dans les semaines après le putsch, affirme l'ONU

Turquie: L'ONU dénonce des cas de torture dans les semaines après le putsch manqué

TORTURE« Des lois et décrets récemment introduits ont créé un environnement propice à la torture »...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après le coup d’Etat manqué de juillet dernier, les autorités turques ont créé un environnement « propice à la torture », a affirmé vendredi un rapporteur spécial de l’ONU.

« Il apparaît que la torture et d’autres formes de mauvais traitements ont été répandues dans les jours et les semaines qui ont suivi le coup d’Etat manqué, en particulier au moment de l’arrestation et durant la garde à vue », a déclaré le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture Nils Melzer.

Etat d’urgence et prolongation des gardes à vue

« Des lois et décrets récemment introduits ont créé un environnement propice à la torture », a-t-il par ailleurs souligné lors d’une conférence de presse à Ankara pendant laquelle il a partagé ses premières constatations à l’issue d’une visite de six jours.

Après le putsch avorté du 15 juillet, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré l’état d’urgence et signé des décrets qui permettent notamment d’allonger la durée de la garde à vue à 30 jours, dont les cinq premiers peuvent se dérouler sans la présence d’un avocat.

Arrivé dimanche en Turquie, Nils Melzer a visité des centres de détention à Istanbul, Ankara et Diyarbakir (sud-est), et rencontré des prisonniers, des avocats et des défenseurs des droits de l’homme.

Selon le rapporteur, rien n’indique cependant que des suspects arrêtés après le putsch sont encore torturés aujourd’hui. Il a par ailleurs salué l'« engagement des autorités à combattre et prévenir la torture ».

Des accusations niées par les autorités

Son déplacement, le premier effectué en Turquie par un rapporteur de l’ONU sur la torture depuis 1998, intervient un mois après la publication d’un rapport de Human Rights Watch qui accuse les autorités turques de torturer des personnes arrêtées après le putsch manqué.

Les dirigeants turcs ont catégoriquement nié ces accusations et répètent que les procédures légales lancées après le putsch avorté se déroulent dans le respect de l’Etat de droit.

Les partenaires occidentaux de la Turquie expriment régulièrement leur préoccupation face à l’ampleur des purges lancées après le putsch avorté : plus de 100.000 personnes ont été arrêtées, limogées ou suspendues depuis le 15 juillet.

Nils Melzer présentera ses conclusions dans un rapport qui doit être publié en mars 2018.