No justice, no peace. L'été dernier, l'Amérique avait assisté en direct sur Facebook Live à la mort de Philando Castile, un Afro-Américain de 32 ans abattu par un policier lors d'un contrôle routier. Mercredi, l'officier Jeronimo Yanez a été inculpé d'homicide involontaire, qui, dans le Minnesota, est passible d'une peine de prison maximal de 10 ans.

Selon le procureur John Choi, l'usage de la force létale n'était «pas justifié». Castile, qui était au volant, était armé mais il avait un permis et «n'a jamais saisi ou essayé de saisir» son arme. Le policier a également été inculpé pour avoir mis en danger la vie de la compagne de la victime et celle de sa fille de 4 ans, passagères du véhicule. L'officier affirme qu'il a procédé à ce contrôle routier car Philando Castile ressemblait à la description du suspect d'un cambriolage mais les associations avaient dénoncé un «profilage racial».

La mort en direct

En pleine campagne présidentielle, le drame, qui succédait à la mort d'un autre jeune Noir à Bâton Rouge, avait relancé le débat sur les bavures policières. L'impact émotionnel avait été d'autant plus fort que les minutes suivant le drame avait été diffusées en direct sur Facebook Live par la compagne de Castile.

«Oh mon Dieu, ne me dites pas qu'il est mort! Vous avez tiré à quatre reprises, monsieur, il attrapait simplement sa carte d'identité», expliquait-elle calmement au policier, filmant son compagnon, en sang. Même Donald Trump, qui défend régulièrement les policiers dans de telles circonstances, avait estimé que l'incident était «terrible et honteux».