ETUDELa culture du viol reste tenace

Viol: 30 % des hommes pourraient passer à l’acte s’ils étaient sûrs de ne pas être poursuivis

ETUDETelle est la conclusion d'une étude expérimentale menée au Québec auprès de 150 hommes...
20 Minutes avec agence

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est encore tenace. 30 % des hommes interrogés pour les besoins d’une étude expérimentale sur les agressions sexuelles déclarent qu’ils pourraient violer une femme s’ils avaient l’assurance qu’elle ne porte pas plainte. Et 50 % seraient capables de poursuivre un contact physique même s’il n’est pas consenti par la femme.

Des chiffres présentée début octobre par Massil Benbouriche, docteur en psychologie et criminologie à l’Ecole de criminologie de Montréal et à l’Université Rennes 2. Le thésard cherchait alors à comprendre les effets de l’alcool et de l’excitation sur les envers les femmes.

150 hommes âgés de 21 à 35 ans interrogés

Pour mener à bien son étude expérimentale, le chercheur a rassemblé 150 hommes âgés de 21 à 35 ans issus de toutes catégories sociales, sans troubles mentaux. Parmi eux, 40 % d’étudiants, 50 % d’actifs et 10 % d’hommes sans emploi. Tous ont reconnu n’avoir jamais commis d’agressions sexuelles.

Le chercheur a d’abord évalué leur profil psychologique et la façon dont ils perçoivent les femmes et le viol, note le magazine , qui rapporte l’étude. Puis les volontaires ont été divisés en deux groupes. L’un a pu boire de l’alcool (sans dépasser un taux de 0,08 %) et l’autre est resté sobre. Un premier test a porté sur la façon de reconnaître l’absence de consentement de la part d’une femme.

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Des questions simples posées aux participants

Les participants ont également écouté une bande audio, dans laquelle une femme fait comprendre à plusieurs reprises à son partenaire qu’elle s’en tiendra à des baisers. L’enregistrement s’arrête avant qu’il ne la viole.

Des questions simples sont alors posées : est-elle consentante ? A quel moment exprime-t-elle son refus d’avoir un rapport sexuel ? Comment auriez-vous fait pour avoir une relation sexuelle avec elle ? Lui auriez-vous menti, proposé un verre, poursuivi le contact physique ? A ce stade, 50 % des participants ont admis qu’ils auraient essayé d’aller plus loin.

30 à 60 % des hommes pourraient passer à l’acte

Vient enfin la dernière question du test : « Si vous étiez absolument certain que » cette femme « ne porte jamais plainte et que vous ne soyez jamais poursuivi, quelles seraient les chances d’avoir une relation sexuelle » avec elle « alors qu’elle n’est pas d’accord ? »

30 % répondent par l’affirmative. Oui, ils pourraient commettre un viol s’ils ne sont pas inquiétés. Le taux grimpe même à 60 % « pour les individus qui adhèrent à la culture du viol et qui ont consommé de l’alcool ».

Pour le docteur en psychologie, son étude questionne « le laxisme et la permissivité ambiante sur l’agression sexuelle, de son traitement judiciaire au ». Massil Benbouriche est d’autant plus inquiet que les résultats qu’il a obtenus sont quasi similaires à ceux d’une étude identique menée dans les années 1980.