Mouvements de fond dans la campagne aux Etats-Unis, à neuf jours de l’élection présidentielle. Alors que le FBI , Hillary Clinton a vu son avance dans les sondages se tasser légèrement. Elle redouble d’efforts pour convaincre les électeurs, tandis que son équipe se charge de tirer à boulets rouges sur le directeur du FBI. Donald Trump, lui, savoure.

L’ancienne Première dame, toujours donnée favorite, est retournée dimanche faire campagne en Floride, Etat-clé particulièrement important dans la course à la Maison Blanche, et où son avance s’est évaporée. Elle y est désormais à égalité avec le républicain Donald Trump selon la moyenne des sondages, après une nouvelle enquête d’opinion donnant dimanche le républicain à 46 % des intentions de vote contre 42 % pour la démocrate (New York Times Upshot/Siena College).

L’avance d' s’est aussi légèrement tassée au niveau national, désormais à 45 % des intentions de vote contre 41,6 % pour Donald Trump, selon la moyenne des récents sondages. Il est cependant à noter qu'une partie ont été réalisés avant l'annonce du FBI.

Le FBI n’a pas encore examiné les courriels

Ces milliers d’emails, selon la presse américaine sur un ordinateur que partageait l’une des plus proches collaboratrices de la candidate, Huma Abedin, avec son mari Anthony Weiner, auront-ils un impact sur le vote ? Pour l'instant, le FBI n’a pas encore examiné ces courriels, ayant besoin d’un mandat différent de celui qu’il avait pour l’enquête sur les SMS d’Anthony Weiner. Il a obtenu dimanche soir ce nouveau mandat, selon NBC.

James Comey avait précisé vendredi, dans un bref courrier à des élus du Congrès annonçant le supplément d’enquête lié à cette découverte, qu’il était trop tôt pour savoir si elle serait significative.

« Nous ne pouvons pas être distraits par tout le bruit dans l’environnement politique, nous devons rester concentrés », a déclaré dimanche Hillary Clinton en campagne à Miami et Fort Lauderdale, où elle a visité tour à tour une église, un pub, un restaurant, un bureau de vote anticipé, et tenu un meeting dans une boîte de nuit gay.

« Ne pas interférer, 11 jours avant l’élection »

Elle a laissé à son entourage la tache de continuer à critiquer le directeur du FBI. « C’est une action sans précédent qui rompt avec la politique des ministères de la Justice, démocrate et républicain », a dénoncé sur CNN le président de sa campagne John Podesta, affirmant que James Comey était « passé outre le conseil de hauts responsables du ministère de la Justice ». Il a rappelé que ce ministère, auquel est rattaché le FBI, avait comme tradition de « ne pas interférer avec une élection, 11 jours avant l’élection ».

Donald Trump, lui, boit du petit-lait. « La corruption d’Hillary met en pièces les principes sur lesquels notre pays a été fondé », a déclaré dimanche le milliardaire lors d’un meeting à Las Vegas, accusant son adversaire démocrate de « conduite criminelle et illégale ». La veille, il avait dénoncé le « plus grand scandale politique depuis le Watergate », même si rien ne permet de dire ce qui se trouve dans les emails découverts.