Le viol, arme de guerre au Nord Kivu
RD CONGO•Pour maîtriser cette région minière très riches, les factions ont mis en place...Mélanie Duwat
Le viol a toujours été une arme pour atteindre dans leur chair les populations civiles lors de conflits armés. Au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, ces exactions touchent des centaines de milliers de femmes.
Cette région à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda subit une extrême violence, jamais endiguée depuis le génocide rwandais de 1994, et ce malgré la présence de 17.000 soldats de l'ONU. Près de 75% des viols pris en charge par Médecins sans frontières auraient eu lieu dans la région. Zone stratégique pour le contrôle des ressources minières, le Nord Kivu est le théâtre de massacres, pillages et mutilations de villages entiers par des milices armées.
Ces rebelles, issus de segments rivaux des armées ougandaise, rwandaise, congolaise et des forces armées gouvernementales, profitent d'un pouvoir affaibli pour semer la terreur. Ils attaquent les villages et violent de manière systématique les femmes, voire les enfants.
Selon l'ONG Malteser International, 70 % des femmes de la ville de Shabunda auraient subi des sévices sexuels. Quand elles s'en sortent vivantes, les victimes qui osent venir jusqu'à l'hôpital présentent des blessures atroces, certaines ayant l'appareil génital et même digestif détruits par l'introduction d'armes ou de bâtons, selon le gynécologue Denis Mukwege cité dans le New York Times.