John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov s’étrillent devant l’ONU
COLERE FROIDE•« C’est un moment de vérité pour la Russie (…). Ce n’est pas une blague, c’est une affaire grave », a prévenu John Kerry…20 Minutes avec AFP
et se sont livrés à une passe d’armes glaciale au Conseil de sécurité de l’ONU, .
« Univers parallèles »
« C’est un moment de vérité pour la Russie (…). Ce n’est pas une blague, c’est une affaire grave », s’est insurgé mercredi, avec une colère froide, le secrétaire d’Etat américain John Kerry. S’adressant à son homologue russe, Sergueï Lavrov, il s’est demandé avec ironie s’ils vivaient « dans des univers parallèles ».
John Kerry a exigé une remise sur les rails de l’accord de Genève qu’il avait paraphé le 9 septembre avec Sergueï Lavrov afin que Moscou impose à son protégé à Damas, Bachar al-Assad, de « clouer au sol ses aéronefs » et lui « interdise » de bombarder l’opposition et les civils.
Ce compromis américano-russe avait volé en éclat lundi lorsque l’armée syrienne avait annoncé la « fin » de la trêve.
« Violation flagrante du droit international »
L’accord prévoyait sept jours de cessez-le-feu, de l’aide humanitaire, une zone d’interdiction de survol pour l’aviation syrienne et une coopération militaire Washington-Moscou contre les djihadistes.
Montrant du doigt la Russie et la Syrie, John Kerry a qualifié de « violation flagrante du droit international » et celui de mardi contre deux ambulances (quatre tués).
En réponse, l’ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari a accusé les Etats-Unis de conduire une « guerre de propagande immonde », pendant que son pays combat « des dizaines de milliers de terroristes ».
A Moscou, le ministère de la Défense a affirmé qu’un drone Predator de la coalition militaire pilotée par Washington se trouvait dans le secteur de la frappe de lundi. Le Pentagone l’a démenti et l’ONU s’est dite « prête » à reprendre ses convois humanitaires.
Il faut dire que la coalition avait reconnu le 17 septembre avoir bombardé par erreur l’armée syrienne, faisant 90 morts. « Un accident terrible », a concédé John Kerry.
Un conflit qui « jette la honte sur nous », selon Ban
Impassible, Sergueï Lavrov n’a pas fermé la porte à un retour de la trêve, mais il a affirmé qu’il « ne pouvait plus y avoir de pause unilatérale » par l’armée du président Bachar al-Assad, accusant l’opposition d’avoir repris les hostilités.
La dernière réunion du groupe international, mis sur pied à l’automne 2015 par les puissances mondiales et régionales impliquées dans le conflit syrien, s’était achevée mardi à New York dans une ambiance de plomb.
Et sans aucune percée diplomatique.
L'« enfer » de et provoqué la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale « jette la honte sur nous », a tonné mercredi lors d’une session de crise du Conseil de sécurité.