Défense, numérique, jeunesse: Comment Juncker veut relancer l’Union européenne
EUROPE•« 20 Minutes » a retenu les six annonces principales du discours-programme annuel du président de la Commission européenne…Céline Boff
De la menace terroriste à l’accueil des migrants, en passant par les travailleurs détachés, la crise agricole ou la défense des consommateurs, a abordé de multiples sujets ce mercredi lors de son traditionnel discours de rentrée devant le Parlement européen. 20 Minutes a retenu les six annonces principales du président de la Commission européenne. Soit six promesses visant à redonner du souffle à une Union européenne affaiblie par le vote sur le .
Jeunesse : Créer un corps européen de solidarité
Juncker a annoncé la création d’un « corps européen de solidarité », qui regrouperait des jeunes souhaitant apporter leur aide en cas de crise, « comme la crise des réfugiés ou lors des récents », a précisé le président de la Commission européenne. Il veut aller vite : cette force serait opérationnelle dès la fin de l'année et mobiliserait dès 2020 au moins 100.000 jeunes. « Cette force offrira à des jeunes un emploi mais elle leur permettra surtout de profiter d’une expérience humaine inestimable », a ajouté Juncker.
Défense : Créer un quartier général unique
, l’idée d’un quartier général militaire commun aux Etats membres de l’Union européenne pourrait bien se concrétiser. Juncker le souhaite. Il a insisté sur la nécessité, pour l’Europe, « de prendre en charge la protection de ses intérêts », estimant que l’UE « ne peut plus se permettre de dépendre des capacités de défense de pays individuels ».
Il veut que l’UE s’oriente vers la mise en commun de ses ressources militaires, légitime ne serait-ce que d’un point de vue économique puisque la non-mutualisation coûte chaque année aux Etats membres « entre 20 et 100 milliards d’euros ». Juncker a enfin annoncé la création, d’ici à la fin de l’année, d’un « fonds européen de la défense » qui viendra stimuler la recherche et l’innovation des industriels de la défense.
Numérique : L’Europe en 5G dès 2025
L’accès de tous les citoyens à l’Internet haut débit est une priorité pour Juncker. Il estime que l’Europe doit investir dans cette connectivité : « Voilà pourquoi nous proposons une réforme du marché européen des télécoms, un nouveau cadre juridique pour canaliser les investissements ». Avec une ambition : dès 2025 et dans toutes les villes européennes dès 2020. Cette évolution représente, selon Juncker, « un potentiel de deux millions d’emplois supplémentaires ». Le président de la Commission européenne veut également protéger la création, et notamment les emplois des artistes et des journalistes, et présentera sous peu « un nouveau modèle de copyright ».
Entreprises : Doubler le plan Juncker
Annoncé en 2014 et opérationnel depuis un an, , dit « plan Juncker », doit mobiliser 315 milliards d’euros d’investissements jusqu’en 2017. Cela ne semble plus assez pour le président de la Commission européenne, qui souhaite « doubler la durée du fonds et sa capacité financière ». Le plan Juncker s’étendra donc jusqu’en 2022, date à laquelle il devrait permettre de mobiliser 630 milliards pour soutenir les investissements des entreprises. Il veut par ailleurs accélérer son projet d’union des marchés des capitaux, qui permettra aux entreprises d’accéder à de nouvelles sources de financement et notamment aux business angels.
Diplomatie : Mettre en place un poste de ministre européen des Affaires extérieures
Pour Juncker, l’UE doit « défendre ses intérêts au-delà de ses frontières ». Or, demande-t-il, « où est l’UE, où sont les Etats membres » dans les négociations visant à régler le conflit en Syrie ? D’après lui, les fonctions de , l’actuelle Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, devraient évoluer vers celles d’une « véritable ministre européenne des Affaires extérieures », qui « rassemblera les forces de nos diplomaties nationales pour peser dans les discussions internationales » et aura « son siège à la table des discussions » sur la Syrie. « L’Europe doit s’affirmer davantage », martèle-t-il, appelant les Etats membres à « développer une stratégie européenne pour la Syrie ».
Politique : Permettre le cumul des mandats
Pour l’instant, sont tenus, le temps de l’exercice de cette fonction, de rester en dehors de la vie politique de leur propre pays. Ils doivent donc démissionner de leurs mandats nationaux pour devenir commissaire, ou démissionner de leur poste de commissaire pour prendre des responsabilités dans leur pays d’origine. Ce principe vise à garantir leur indépendance. Mais pour Juncker, il s’agit « d’une règle absurde », d’autant plus qu’elle ne s’applique pas, par exemple, « aux députés européens ». Il veut donc revenir sur ce règlement, « dès demain ». Pour le président de la Commission européenne, le meilleur moyen de rapprocher l’institution européenne du peuple est au contraire d’encourager « les commissaires à prendre rendez-vous avec la démocratie, avec le suffrage universel ».