IMMIGRATIONLe père d'Aylan dénonce l'inaction du monde face aux réfugiés morts en mer

Le père d'Aylan dénonce la passivité du monde face aux réfugiés morts en mer

IMMIGRATIONAprès le drame, les politiciens avaient pourtant affirmé « Plus jamais »…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les morts en mer « continuent » et « personne ne fait rien ». Ce cri d’alarme a été lancé ce mercredi par le père du petit .

« Après la mort de ma famille, les politiciens ont dit : "Plus jamais !" », s’est souvenu Abdullah Kurdi dans le quotidien allemand . Outre Aylan, 3 ans, ce père de famille a perdu sa femme Rehab, 35 ans, et son fils aîné Galip, 5 ans, noyés au large des côtes turques après le naufrage de leur embarcation surchargée de Syriens fuyant la guerre.

Une médiatisation inutile ?

« Tous voulaient absolument faire quelque chose à cause de la photo qui les avait tant remués », celle du petit garçon gisant face contre terre sur une plage de Bodrum, poursuit cet homme de 41 ans.

« Mais que se passe-t-il maintenant ? Les morts continuent et personne ne fait rien », ajoute Abdullah Kurdi, dont la famille est enterrée à Kobané, ville kurde syrienne proche de la Turquie.

Il ne regrette pas la médiatisation de la photo de son fils, estimant qu’une « telle chose doit être montrée, pour que les gens voient clairement ce qu’il se passe (…) L’horreur en Syrie doit enfin s’achever. Les tragédies de l’exil aussi ».

Choqué par l’oeuvre d’Ai Weiwei

Il a cependant été choqué par l’initiative de l’artiste chinois Ai Weiwei, qui a recréé en début d’année la mort d’Aylan en se faisant photographier dans la même position sur une plage grecque.

« On ne m’a rien demandé avant et j’ai été totalement choqué. Je comprends bien qu’Ai Weiwei veuille faire quelque chose pour les réfugiés, c’est une bonne chose. Mais il faudrait aussi penser à moi. Je suis le père et je dois vivre avec ça », explique Abdullah Kurdi.

Aujourd’hui installé à Erbil, au Kurdistan irakien, le père d’Aylan et de Galip se dit « plus en sécurité » qu’il ne l’a jamais été. « Mais pourquoi faire ? », demande-t-il.