Ratification de l’accord de Paris sur le climat: «Loin d'être acquis» pour Hollande, Fabius se dit «inquiet»
ENVIRONNEMENT•Au moins 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent ratifier l’accord pour qu’il entre en vigueur comme prévu à compter de 2020…20 Minutes avec AFP
L'entrée en vigueur d'ici la fin de l'année de l'accord de Paris sur le climat, conclu en décembre 2015, est «loin d'être acquise», a déploré le président français François Hollande en pressant les pays signataires de procéder à sa ratification.
«Il est très important de passer des promesses aux actes», a insisté le chef de l'Etat dans son discours diplomatique de rentrée devant les ambassadeurs français, en demandant au corps diplomatique français à l'étranger de «redoubler d'efforts pour inciter vos pays de résidence à ratifier l'accord avant la réunion de Marrakech», où se tiendra en novembre la 22e conférence de l'ONU sur le climat (COP22). «La France, elle, a fait son travail», a rappelé le président Hollande. Le pays hôte de la négociation de Paris dite COP21, a ratifié l'accord le 8 juin par un vote du parlement.
Laurent Fabius parle de son «inquiétude»
La satisfaction laisse aussi place à « l’inquiétude » pourl’ancien président de la conférence de Paris Laurent Fabius, qui s’est dit inquiet ce mardi face à la lenteur des actions menées pour ratifier et mettre en œuvre l’accord de Paris de décembre contre le réchauffement climatique.
« A l’immense satisfaction d’avoir réussi, en décembre 2015, la conférence mondiale de Paris sur le climat succède aujourd’hui chez moi, comme chez beaucoup d’autres, une inquiétude », écrit-il, dans une tribune publiée mardi dans Le Monde.
La Chine, les USA, l’UE, l’Inde et la Russie n’ont pas encore ratifié l’accord de Paris
Parmi « les difficultés majeures », figure le problème de la non-ratification de l’accord de Paris sur le climat par les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 (la Chine, les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Inde et la Russie), souligne-t-il.
Au moins 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement, doivent ratifier l’accord pour qu’il entre en vigueur comme prévu à compter de 2020. Mais à ce stade « nous en sommes à moins de 2 % » souligne Laurent Fabius, qui dénonce également « des discours incroyablement rétrogrades entendus récemment, par exemple, aux Etats-Unis ou aux Philippines ».
Pour rappel, aux termes de l’accord signé en décembre, la communauté internationale s’était engagée à limiter le réchauffement de la planète « bien en deçà » de 2°C, par rapport au niveau préindustriel.