TURQUIETurquie: Rencontre entre Obama et Erdogan dans un contexte tendu

Turquie: Rencontre entre Obama et Erdogan dans un contexte tendu

TURQUIELes tensions du putsch manqué en juillet ont été accrues par l'opération turque contre les Kurdes en Syrie...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C'est la première entrevue entre les deux chefs d'Etat depuis le putsch manqué du 15 juillet en Turquie, qui avait créé des tensions entre les deux pays. Les Etats-Unis ont annoncé une rencontre pour dimanche entre Barack Obama et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, alors qu'Ankara continue son offensive en Syrie contre Daesh et contre des Kurdes soutenus par les Etats-Unis.

Ces tensions ont encore été accrues par l'opération «Bouclier de l'Euphrate», lancée mercredi par Ankara contre les combattants Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des YPG (Unités de protection du peuple kurde), en même temps que contre les djihadistes de Daesh en Syrie, pays ravagé par un conflit complexe qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011.

Jusqu'à «la fin de la menace de l'EI, du PKK et des YPG»

Recep Tayyip Erdogan a confirmé lundi, dans un communiqué, que l'offensive se poursuivrait jusqu'à «la fin de la menace de l'EI, du PKK et des YPG». Des avions de combat turcs ont bombardé lundi des positions du PKK dans le nord de l'Irak, dans la région de Gara, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu. L'aviation avait déjà effectué de tels raids ces derniers mois.

Ankara a également prévenu qu'elle continuerait de frapper les combattants kurdes syriens dans le nord de la Syrie tant qu'ils ne seraient pas revenus à l'est de l'Euphrate. «Les YPG, comme les Etats-Unis l'ont promis (...), doivent repasser à l'est de l'Euphrate dès que possible et tant qu'elles ne le feront pas elles (resteront) une cible», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

Plusieurs dizaines de victimes civiles selon l'OSDH

La Turquie, en conflit avec les Kurdes dans le pays, veut éviter que les Kurdes syriens ne forment une frontière continue le long de sa frontière avec la Syrie, en s'étendant vers l'ouest. Ankara considère les YPG et le parti auquel ils sont rattachés, le PYD, comme des organisations «terroristes», bien qu'ils soient épaulés, en tant que forces combattant efficacement les djihadistes, par Washington, allié traditionnel de la Turquie.

«Dans les endroits où elles se rendent, les YPG forcent tout le monde à migrer, y compris les Kurdes qui ne pensent pas comme elles, et procèdent à un nettoyage ethnique», a accusé M. Cavusoglu. Mais l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk, a qualifié lundi les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis d'«inacceptables», appelant toutes les parties à «cesser» les combats.

Dimanche, l'armée turque avait affirmé avoir tué «25 terroristes kurdes», après avoir essuyé la perte d'un premier soldat au sol. De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme avait affirmé que les bombardements turcs en Syrie avaient provoqué la mort d'au moins 40 civils, des allégations fermement démenties par Ankara, qui assure que l'armée prend «toutes les mesures nécessaires pour éviter de toucher la population civile».