Brésil: Dilma Rousseff dénonce un «coup d’Etat contre la Constitution» lors son procès en destitution
JUSTICE•La présidente était convoquée au Sénat pour se défendre, une ultime intervention avant sa probable éviction après 13 ans de règne de la gauche…20 Minutes avec AFP
«Je n’ai commis aucun crime. »La présidente brésilienne Dilma Rousseff a plaidé non coupable ce lundi au Sénat où elle se défendait personnellement à son procès en destitution pour maquillages présumés des comptes publics. « Je n’ai commis aucun crime de responsabilité, je n’ai pas commis les crimes pour lesquels je suis jugée injustement », a affirmé la dirigeante de gauche, suspendue de ses fonctions depuis le 12 mai.
Dilma Rousseff s’est dite victime d’un « coup d’Etat contre la Constitution » pour porter au pouvoir un « gouvernement usurpateur » au mépris des 54 millions de Brésiliens qui l’ont réélue en 2014.
« Décidée, préparée pour la bataille »
Même si tous les pronostics sont contre elle, l’ex-guérillera de 68 ans, emprisonnée et torturée sous la dictature militaire (1964-1985), s’est rendue à ce rendez-vous historique « décidée, préparée pour la bataille », a déclaré aux journalistes le député Silvio Costa (PT do B, parti allié du Parti des travailleurs).
Pour affronter les sénateurs, dont une grande majorité sont favorables à l'« impeachment » selon les sondages, elle était accompagnée de son mentor politique, l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), du célèbre chanteur engagé à gauche Chico Buarque et d’une douzaine d’anciens ministres.
Depuis des mois, celle qui avait été la première femme élue à la tête du Brésil en 2010 clame son innocence et crie au « coup d’Etat » institutionnel ourdi par le principal bénéficiaire de la manœuvre : son ancien vice-président devenu rival, Michel Temer (PMDB, centre droit), 75 ans.