TURQUIETurquie: Chronologie d'un pays en crise, un mois après le putsch raté

Turquie: Chronologie d'un pays en crise, un mois après la tentative de putsch

TURQUIEPurge implacable et manifestations géantes se sont succédées en Turquie après la tentative de coup d’Etat du 15 juillet qui a fait 273 morts…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

35.000 arrestations, 76.000 limogeages et multiples purges visant la presse, l'enseignement, la justice et l'armée...Depuis le 15 juillet dernier et la tentative ratée de coup d'Etat en Turquie visant le président Recep Tayyip Erdogan, l'instabiliuté qui touche le pays tout entier inquiète la communauté internationale. Accusé d'être responsable du putsch raté par Erdogan, le prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, ne cesse de démentir son implication. En Turquie, ces partisans sont désormais dans le viseur du Président, soucieux de rétablir son autorité.

  • Une tentative de putsch sanglante

Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une fraction de l’armée se soulève, s’emparant d’avions de chasse et d’hélicoptères et semant la panique dans les rues d’Ankara et d’Istanbul. Des putschistes ciblent le Parlement et le palais présidentiel. Ils coupent l’électricité de la base d’Incirlik, où sont entreposées des têtes nucléaires américaines et utilisée par la coalition internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Erdogan, en vacances à Marmaris (ouest), exhorte les Turcs à résister à une « tentative de coup d’Etat » en descendant dans les rues. Il s’exprime par téléphone sur la chaîne CNN-Türk.

  • Gülen accusé

16 juillet : De retour précipitamment à Istanbul où l’accueille une foule imposante, Erdogan dénonce « une trahison » de soldats putschistes qu’il accuse d’être liés à Gülen, lequel nie toute implication. Le chef de l’armée par intérim annonce l’échec de la tentative de putsch.

A Istanbul, les partisans d’Erdogan en liesse investissent les rues pour afficher leur soutien. Erdogan réclame à Washington l’extradition de Gülen.

  • Erdogan suggère de rétablir la peine de mort

17 juillet : Erdogan promet d’éliminer « le virus » factieux et appelle ses partisans à continuer de tenir la rue. Il évoque un possible rétablissement de la peine capitale, abolie en 2004 dans le cadre de la candidature turque à l’Union européenne.

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18 juillet : Etats-Unis, UE et Otan mettent en garde la Turquie contre la tentation d’une répression généralisée et du rétablissement de la peine de mort.

  • L’épuration s’étend

19 juillet : Le régime étend les purges à l’enseignement et aux médias après l’armée, la police et la justice. Le président Barack Obama promet l’aide américaine dans l’enquête mais appelle au respect de l’Etat de droit.

  • Etat d’urgence

20 juillet : Erdogan instaure l’état d’urgence pour trois mois, estimant que « d’autres pays pourraient être impliqués » dans ce putsch « peut-être pas fini ».

23 juillet : La durée maximale des gardes à vue est portée à 30 jours, la garde présidentielle est dissoute.

  • Erdogan resserre son emprise sur l’armée

28 juillet : Après le limogeage de 149 généraux et amiraux, des changements au sein du haut commandement sont décidés lors d’une réunion du Conseil militaire suprême.

30 juillet : Le président veut faire passer sous son contrôle les services de renseignement par une réforme constitutionnelle.

  • Manifestation de masse

2 août : Erdogan accuse les pays occidentaux de soutenir le « terrorisme » et les putschistes, en réponse aux critiques. Le scénario du putsch manqué « a été écrit depuis l’étranger », lance-t-il.

4 août : Un tribunal d’Istanbul émet un mandat d’arrêt contre Fethullah Gülen. Celui-ci ne sera pas extradé car il n’y a pas « l’ombre d’une preuve » contre lui, affirme l’un de ses avocats américains.

7 août : Une manifestation géante ponctue trois semaines de mobilisations quotidiennes après le putsch raté, en présence de l’opposition sauf le parti prokurde HDP, non convié.

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9 août : Erdogan scelle sa réconciliation avec la Russie après neuf mois de crise. Trois jours après, Ankara appelle Moscou à des opérations conjointes contre l’EI et avertit Washington de ne pas sacrifier les relations bilatérales pour M. Gülen. La purge continue, à la Direction des affaires religieuses (Diyanet) le nombre d’employés limogés atteint 3.672.

12 août : Ankara dit avoir reçu des « signes positifs » de Washington sur une extradition de M. Gülen. Ce dernier réclame une « enquête internationale » sur le putsch avorté, promettant sa « collaboration totale ».