DIPLOMATIELa Turquie renoue avec la Russie et menace les Etats-Unis

La Turquie renoue avec la Russie et menace les Etats-Unis

DIPLOMATIELa Turquie menace les Etats-Unis en cas de refus d'extrader Fethullah Gülen que le régime turc tient pour responsable du putsch raté du 15 juillet dernier...
Laure Cometti

L.C. avec AFP

Alors que le président turc Erdogan est en visite à Saint-Pétersbourg pour renouer avec la Russie, le ministre de la Justice turc a averti ce mardi les Etats-Unis que les relations bilatérales seraient dégradées si Washington refusait d’extrader Fetullah Gülen.

Des relations turco-américaines très tendues

« Si Gülen n’est pas extradé, les Etats-Unis sacrifieront les relations (bilatérales) à cause de ce terroriste », a déclaré Bekir Bozdag à l’agence de presse progouvernementale Anadolu, soulignant que le sentiment antiaméricain au sein de la population turque avait atteint un pic en raison de ce différend entre les deux alliés de l’Otan. « Il appartient à la partie américaine d’empêcher que ce sentiment se transforme en haine », a poursuivi le ministre.

Fethullah Gülen est un prédicateur exilé aux Etats-Unis depuis 1999. Ankara l’accuse d’avoir fomenté le putsch raté du 15 juillet dernier. L’ancien imam nie pour sa part toute implication.

Cette tentative de coup d’Etat, qui a fait 273 morts et 2.000 blessés, a brutalement envenimé les relations turco-américaines. Un ministre turc n’avait pas hésité à affirmer que « les Etats-Unis sont derrière la tentative de coup », tandis qu’un ancien chef d’état-major accusait la CIA d’avoir été à la manœuvre.

La bête noire du régime turc

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé Washington de « nourrir » et « protéger » sa bête noire et ex-allié, a fait comprendre aux Etats-Unis qu’un refus d’extrader l’ex-imam aurait des conséquences sur les relations bilatérales. Ankara a envoyé de nombreux dossiers à charge aux Etats-Unis pour son extradition.

Le ministre turc de la Justice a cependant indiqué que « les autorités américaines étudient avec sérieux notre demande d’extradition ». Mais il a également ajouté que « désormais Gülen a perdu son caractère de marionnette, il n’est plus utilisable par les Etats-Unis ni par un autre pays ». « Si Gülen n’est pas extradé cela aura un impact défavorable sur les rapports » entre les deux pays, a-t-il insisté.