Halte à la purge. Le secrétaire général du conseil de l’Europe Thorbjorn Jagland a exhorté ce jeudi la Turquie à faire preuve de retenue dans la répression menée contre les personnes suspectées de liens avec le putsch manqué du 15 juillet.

« Sur les poursuites post-coup d’Etat en Turquie : il ne faut pas ratisser trop large », a-t-il écrit sur Twitter, à la suite d’une rencontre avec des responsables turcs à Ankara. Thorbjorn Jagland est l’un des plus importants représentants européens à se rendre en Turquie depuis la tentative de coup d’Etat.

« Nous voyons le besoin de nettoyer tout cela »

Après avoir vu mercredi le ministre turc des Affaires étrangères à Ankara, le secrétaire général avait ravi ses hôtes en déclarant qu’il fallait s’attaquer au « réseau secret » du prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis, accusé par Ankara d’être derrière le putsch avorté. « Bien sûr nous voyons le besoin de nettoyer tout cela », a-t-il dit le 3 août, ajoutant qu’il y avait « trop peu » de compréhension de la part de l’Europe face aux défis auxquels la Turquie fait face.

Selon le ministre de l’Intérieur Efkan Ala, 25.917 personnes ont été interpellées, dont 13.419 étaient toujours en détention mercredi pour leur rôle dans la tentative de putsch. Des dizaines de milliers d’autres ont aussi perdu leurs emplois, en particulier dans l’éducation. Selon le porte-parole, Thorbjorn Jagland estime notamment que les enseignants ne devraient pas être écartés simplement parce qu’ils ont travaillé dans une école liée au réseau de Fethullah Gülen.